Protection de l'eau potable: les élus réclament des mesures "de très court terme"

Face à la "pollution massive des zones de captages d'eau", les élus locaux ont réclamé mardi des actions "à très court terme" à l’État, après un rapport interministériel...

"Demain, pourra-t-on encore boire de l'eau potable non polluée en France?", s'interrogent les élus de la FNCCR, une fédération qui représente, pour la gestion de l'eau © Lionel BONAVENTURE
"Demain, pourra-t-on encore boire de l'eau potable non polluée en France?", s'interrogent les élus de la FNCCR, une fédération qui représente, pour la gestion de l'eau © Lionel BONAVENTURE

Face à la "pollution massive des zones de captages d'eau", les élus locaux ont réclamé mardi des actions "à très court terme" à l’État, après un rapport interministériel alarmant sur les pollutions aux pesticides.

Ce rapport, réalisé par les inspections des ministères de la Santé, de la Transition écologique et de l'Agriculture, en date de juin 2024 et révélé mi-novembre, a pointé "l'échec global de la préservation de la qualité des ressources en eau pour ce qui concerne les pesticides", malgré quelques progrès localisés.

"Demain, pourra-t-on encore boire de l'eau potable non polluée en France ?", s'interrogent les élus de la FNCCR, une fédération qui représente, pour la gestion de l'eau, plus de 500 collectivités ou groupements et une population totale de plus de 51 millions d'habitants.

"Face à cette dégradation qui s'accélère et se généralise", elle demande notamment à l’État de "sanctuariser les aires d'alimentation de captages", avec une "trajectoire d'arrêt" de l'utilisation des pesticides et engrais de synthèse et de "décupler l'accompagnement technique et financier à la transition agroécologique pour réduire l'usage des pesticides", aides européennes à l'appui.

Les élus demandent par ailleurs d'appliquer le principe "responsable-payeur" pour que les industries concernées "prennent en charge les coûts de dépollution".

Ils réclament dans cette optique une augmentation de la redevance pour pollutions diffuses sur les produits phytopharmaceutiques et son élargissement aux micropolluants, ainsi qu'aux médicaments et cosmétiques.

Enfin, les communes demandent un soutien "face au mur d'investissement nécessaire au respect des limites de qualité de l'eau".

Elle souligne que la mise en place de mesures curatives, telles que le traitement de l'eau ou l'abandon d'un captage, "représente un coût 5 à 10 fois plus élevé pour les usagers des services publics d'eau" que la mise en place de mesures préventives de reconquête de la qualité de l'eau.

Une étude dévoilée par des élus lors du dernier Salon des maires, a chiffré à 13 milliards d'euros les dépenses supplémentaires à engager pour la politique de l'eau chaque année, soit une augmentation de plus de 50% par rapport au montant estimé ces dernières années.

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