Projet CEEF : des «pour» mais aussi des «contre»

Ian Peterschmitt (directeur du projet) et Lucette Vanlaecke (directrice régionale de RFF) étaient une nouvelle fois à la tribune.
Ian Peterschmitt (directeur du projet) et Lucette Vanlaecke (directrice régionale de RFF) étaient une nouvelle fois à la tribune.
D.R.

Ian Peterschmitt (directeur du projet) et Lucette Vanlaecke (directrice régionale de RFF) étaient une nouvelle fois à la tribune.

 

Cette réunion d’Aulnoye-Aymeries, le 6 novembre, organisée par Réseau ferré de France, a démontré qu’il existait effectivement un débat public autour de ce projet de nature industrielle. Son implantation est prévue dans une Sambre-Avesnois, mi-urbaine et mi-rurale, à la recherche d’un renouveau économique.

Parmi les arguments «pour» mis en avant, il y a bien sûr les emplois directs et indirects générés par le chantier (320 emplois et 120) puis par le site terminé (25 et 15) auxquels s’ajoutent les induits (15 pour le CEEF). Ils ne sont pas toujours chiffrés ou mesurables à ce jour. Tout comme les flux de visites et de délégations espérés.

Partisans. Ce soir-là, les «favorables» ont souligné le passé cheminot du secteur (et le savoir-faire à préserver), l’image du territoire à redresser (à l’extérieur mais aussi pour ses propres habitants pas toujours convaincus). Parmi eux, il y a bien sûr RFF (qui insiste sur sa volonté de réussir l’intégration du projet) et les entreprises du rail (qui attendent un outil de dimension internationale). Le directeur de l’AIF (Association des industries ferroviaires) a rappelé qu’il y avait «10 000 emplois derrière».

Le plus gros logeur social du secteur, Promocil, s’est manifesté. Un vice-président de l’université de Valenciennes du Hainaut-Cambrésis, lui-même chercheur, a témoigné de l’intérêt d’un tel outil au service de l’innovation et de l’image «crédible à l’étranger» du Nord-Pas-de-Calais. Témoignage renforcé par un représentant de Vallourec qui va développer son centre de recherches en raison de l’attractivité du territoire. Le proviseur du lycée professionnel tout proche a estimé qu’il fallait ce CEEF pour retenir les jeunes. Un militant du train espère que ce projet pourrait amener la SNCF à revoir ses positions sur la desserte voyageurs. Daniel Percheron, président du Conseil régional, était là mais n’a rien dit.

Adversaires. De ce côté, un collectif d’habitants. Il n’est pas contre le projet mais souhaite le voir réalisé ailleurs (BA 103 à Cambrai ou sur une zone économique existante). Des riverains du projet mettent en doute les études de RFF, craignent les nuisances ainsi qu’une dévaluation du prix de leur maison et s’interrogent sur les indemnisations prévues. D’autres préfèrent qu’on ne touche pas à la tranquillité et au caractère rural de ce coin du Nord. Des agriculteurs se mobilisent aussi, des négociations particulières sont prévues pour eux.