Profits meilleurs qu'attendus pour Google et Microsoft, en pleine course à l'IA
Google et Microsoft, lancés dans une course à l'intelligence artificielle aux enjeux majeurs, ont réalisé des performances financières supérieures aux attentes du marché au deuxième trimestre 2023, malgré un contexte...
Google et Microsoft, lancés dans une course à l'intelligence artificielle aux enjeux majeurs, ont réalisé des performances financières supérieures aux attentes du marché au deuxième trimestre 2023, malgré un contexte économique défavorable et des investissements internes conséquents.
Alphabet (Google) a ravi le marché mardi avec 74,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 18,4 milliards de bénéfice net. Son action prenait plus de 6% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Les ventes d'espaces publicitaires sur YouTube ont faiblement progressé sur un an, à 7,7 milliards de dollars.
Le numéro un mondial de la publicité numérique subit de nombreux vents contraires, de l'inflation aux forts taux d'intérêt à la concurrence de TikTok, qui pèsent sur les budgets des annonceurs.
Ses recettes dans le cloud (informatique à distance) sont aussi ressorties au-dessus des prévisions du marché.
Google Cloud a réalisé 8 milliards de dollars de revenus, soit une progression de 27% sur un an. Avec un bénéfice opérationnel proche de 400 millions de dollars, la filiale transforme l'essai après avoir réalisé son premier profit au dernier trimestre.
Le cloud a aussi porté Microsoft, numéro 2 mondial du secteur. L'activité, qui s'appuie beaucoup sur l'intelligence artificielle (IA), pèse désormais plus de la moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise.
Mais sa croissance (+21% sur un an) a légèrement ralenti et le titre de Microsoft, qui s'est apprécié de près de moitié depuis le début de l'année, reculait de plus de 3% mardi.
En tout, le groupe de Redmond a réalisé plus de 56 milliards de dollars de revenus et 20 milliards de bénéfice net, battant lui aussi les prévisions des analystes.
Révolution de l'IA
Ceux-ci ont avant tout les yeux rivés sur la course effrénée à l'intelligence artificielle (IA), même s'il va falloir plusieurs trimestres avant que les nouveaux produits en cours de déploiement n'aient un impact sur les résultats des grandes entreprises.
Après les "performances solides des sociétés de la tech au premier semestre (...), Wall Street veut savoir ce que cette révolution de l'IA signifie pour le secteur dans les mois et années qui viennent", estime Dan Ives du cabinet spécialisé Wedbush.
La sortie en novembre de l'interface ChatGPT - conçue par la startup californienne OpenAI, principalement financée par Microsoft - a lancé une course ultra rapide à l'IA générative, entre enthousiasme exubérant et inquiétudes apocalyptiques.
Google et Microsoft ont ainsi ajouté à leurs logiciels de bureautique et de communication, pour les professionnels ou le grand public, des outils capables de produire du texte et/ou des images sur simple requête en langage courant.
La réponse de Google à ChatGPT, Bard, pourra bientôt converser dans 40 langues et doit devenir multimédia.
"C'est notre septième année en tant qu'entreprise spécialisée dans l'intelligence artificielle, et nous savons comment intégrer de l'IA à nos produits, de façon intuitive", a assuré mardi Sundar Pichai, le patron du groupe californien, lors d'une conférence téléphonique.
Les équipes de Google sont particulièrement concentrées sur la transformation du moteur de recherche, qui peut désormais, dans sa version test gonflée à l'IA générative, répondre directement à l'utilisateur.
"C'est un énorme changement", a noté le dirigeant. "Nous pouvons réfléchir différement, de façon plus créative, à son fonctionnement".
Les enjeux sont tels que Sergey Brin, cofondateur de Google qui a passé la main il y a plusieurs années, est de retour dans les bureaux plusieurs fois par semaine, d'après le Wall Street Journal.
La valse des milliards
En juin, la directrice financière de Microsoft, Amy Hood, avait indiqué que la nouvelle génération d'IA contribuerait, à terme, à hauteur de 10 milliards de dollars par an aux revenus de l'entreprise.
"Tous les clients me demandent comment, et quand, ils pourront s'en servir", a déclaré mardi Satya Nadella, le patron de Microsoft.
Selon Dan Ives, l'IA va représenter un marché de 800 milliards de dollars et les dépenses dans cette technologie pourraient accaparer entre 8 et 10% des budgets informatiques des entreprises en 2024, contre 1% cette année.
Pour l'instant, l'ajout de fonctionnalités d'IA génératives à Bing, le moteur de recherche de Microsoft, n'a pas du tout détrôné Google, qui domine toujours le cœur d'internet avec plus de 92% de ce marché en juin, d'après la firme Statcounter.
Mais Microsoft a quand même une longueur d'avance dans l'IA générative en général.
"Avec Microsoft clairement placé comme leader dans la course à l'IA à côté de Nvidia (fabricant de puces informatiques ultra sophistiquées, ndlr), cette bataille va durer pendant toute la décennie à venir", promet Dan Ives.
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