Capital-investissement
Proferm ouvre grand ses portes à NCI
Moins de cinq ans après l’ouverture de son capital, le fabricant de portes et fenêtres Proferm boucle une nouvelle recomposition de son actionnariat, dans le cadre de laquelle le fonds régional NCI devient majoritaire. Avec cette opération, l’entreprise basée à Douvrin se donne ainsi les moyens de financer les prochaines phases de son développement, tout en préparant sa transmission.
En ouvrant son capital, durant l’été 2018, au fonds d’investissement Initiative & Finance en qualité d’actionnaire minoritaire, le groupe Proferm souhaitait accélérer sa croissance. Un objectif largement atteint par le fabricant de fenêtres et de portes, créé douze ans plus tôt par Vincent Dejonghe et Alex Goutin. Alors que l’entreprise basée à Douvrin, dans le Pas-de-Calais, réalisait à l’époque un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros, elle a vu ses revenus bondir à 40 millions d’euros au cours de son exercice 2022. Quant à ses effectifs, ils ont plus que doublé sur la période, passant de 90 à 210 collaborateurs.
Entrée des principaux cadres au capital
Désireux de tirer parti de ces performances, Initiative & Finance a décidé il y a quelques mois d’enclencher son désengagement. Orchestré par la banque d’affaires UBS, le processus de cession a ainsi débouché, début février, sur une recomposition en profondeur du tour de table de Proferm. Le fonds NCI, via son véhicule Reprendre et Développer 5, est en effet devenu actionnaire majoritaire, aux côtés notamment de deux autres investisseurs spécialisés : IRD Invest (à travers son Fonds Entrepreneurial Territorial de Transformation, FE2T) et CE HDF Capital.
«Le choix de ces partenaires régionaux reflète la volonté de la société et de son président, Vincent Dejonghe, de maintenir le centre de décision de Proferm dans l’écosystème des Hauts-de-France», explique Etienne Gruyez, nouveau directeur général. Vincent Dejonghe commençant à penser à sa succession, le concepteur de menuiseries à destination d’artisans poseurs a également profité de cette opération pour préparer l’avenir. Outre le tandem à la tête de la société, cinq cadres ont pris une participation au capital. «Le fait d’impliquer de la sorte le management constitue un excellent moyen de sécuriser l’entreprise», insiste Etienne Gruyez.
Saturer les capacités de production
Le groupe reste silencieux sur les aspects financiers de la transaction, à un détail près. «Son financement bancaire a été apporté par un consortium de banques régionales, déjà partenaires de Proferm», informe Fabrice Guillaud-Bataille, directeur Région Hauts-de-France de NCI. Il s’agit de Banque Populaire du Nord, du CIC Nord-Ouest et du Crédit Agricole Nord de France. En revanche, la direction ne cache pas ses ambitions. «Nous visons une croissance supérieure à celle de notre marché, qui s’établit entre 4 et 5% en rythme annuel», prévient Etienne Gruyez.
Pour ce faire, le groupe veut capitaliser non seulement sur la politique gouvernementale de lutte contre les passoires thermiques, mais aussi, et surtout, sur la poursuite d’une stratégie d’investissement volontariste. «Après avoir étendu nos capacités de production avec l’achat de matériels, nous comptons les saturer, ce qui impliquera des recrutements», ajoute Etienne Gruyez. Disposant déjà d’une agence commerciale à Agen, Proferm pourrait aussi en ouvrir de nouvelles dans d’autres villes françaises. Enfin, le groupe n’exclut pas de procéder à des acquisitions dans le cas où des opportunités viendraient à se présenter à lui.