Procès des viols de Mazan: la parole aux quatre derniers accusés

La onzième semaine de débats s'est ouverte lundi au procès des viols de Mazan, où quatre derniers des 50 hommes accusés d'avoir répondu à l'invitation de Dominique Pelicot pour venir violer son épouse, qu'il...

Gisèle Pelicot (gauche) marche au côté de son avocat Me Stéphane Babonneau près d'une inscription murale "Viol est un viol", le 14 novembre 2024 à Avignon © Christophe SIMON
Gisèle Pelicot (gauche) marche au côté de son avocat Me Stéphane Babonneau près d'une inscription murale "Viol est un viol", le 14 novembre 2024 à Avignon © Christophe SIMON

La onzième semaine de débats s'est ouverte lundi au procès des viols de Mazan, où quatre derniers des 50 hommes accusés d'avoir répondu à l'invitation de Dominique Pelicot pour venir violer son épouse, qu'il droguait, doivent encore s'exprimer sur les faits.

L'audience s'est ouverte peu après 09h00 devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon, en présence de Florian Pelicot, un des deux fils du couple Pelicot,  et de son ex-épouse Aurore. Avec son frère David et sa soeur Caroline, arrivés en milieu de matinée, les trois enfants ont prévu de témoigner dans la journée.

Joseph C., retraité de 69 ans, a été le premier à s'exprimer à la barre sur les faits qui lui sont reprochés, lors de la nuit du 9 au 10 juin 2020 au domicile des Pelicot à Mazan (Vaucluse). Contrairement à la plupart des 51 accusés, poursuivis pour viols aggravés, il est seulement accusé "d'atteinte sexuelle" pour des attouchements sur Gisèle Pelicot, faute d'avoir pu la pénétrer en l'absence d'érection.

"Ça me semblait un moment bizarre, un peu glauque et c'était difficile d'avoir une érection. J'ai juste fait une caresse libertine et suis parti", a expliqué ce célibataire adepte d'échangisme, estimant être resté "10 minutes" seulement avant de "prendre (ses) jambes à son cou, sans se poser de questions".

Lors de cette nuit, il était aussi accompagné d'un autre accusé, Romain V., venu lui à six reprises entre 2019 et 2020 pour agresser sexuellement la victime principale, sédatée et totalement inerte.

"Si j'avais su ce qu'il faisait sur son épouse, c'est de l'atrocité, je serai allé le dénoncer", a affirmé Joseph C.

Trois autres accusés doivent encore être interrogés après lui: Nicolas F., journaliste indépendant de 43 ans, Boris M., salarié dans une entreprise de transport de 37 ans et Philippe L., jardinier de 62 ans.

Après l'examen des dossiers de ces quatre derniers accusés, la parole sera ensuite donnée aux deux fils du couple Pelicot, les seuls de la famille à ne pas s'être encore exprimés. Leur soeur Caroline, déjà entendue dès la première semaine du procès, pourrait aussi s'exprimer.

Des images de Caroline nue, mais aussi de ses deux belles-sœurs, Céline et Aurore, respectivement épouse et désormais ex-épouse de David et Florian, prises à leur insu, avaient été publiées par Dominique Pelicot sur les réseaux sociaux.

Une fois terminées ces auditions, la cour et son président Roger Arata pourraient donner une dernière fois la parole à Dominique et Gisèle Pelicot. 

Débutera alors, sans doute mercredi, la phase des plaidoiries, qui commenceront comme c'est la règle par celle des avocats des parties civiles, c'est-à-dire Gisèle Pelicot, ses trois enfants, ses deux belles-filles et certains des petits-enfants.

Puis ce sera le tour du réquisitoire, par les deux représentants du ministère public, prévu sur deux jours dans le calendrier initial, normalement jeudi et vendredi.

La parole sera ensuite donnée, à partir du 25 novembre, aux avocats des 51 accusés, pendant trois semaines, avec pour dernière intervention celle de Me Béatrice Zavarro, conseil de Dominique Pelicot.

Restera alors une semaine aux cinq magistrats professionnels de la cour pour délibérer, avec un verdict attendu le 20 décembre au plus tard.

36MN682