Procès de la boucherie "conspirative" de Brest: le verdict attendu en soirée
Après trois semaines d'audience, six hommes soupçonnés d'avoir fomenté des projets d'attentats depuis une boucherie de Brest se sont exprimés une dernière fois vendredi à leur procès à Paris, avant...

Après trois semaines d'audience, six hommes soupçonnés d'avoir fomenté des projets d'attentats depuis une boucherie de Brest se sont exprimés une dernière fois vendredi à leur procès à Paris, avant le verdict prévu dans la soirée.
"On me reproche mon passage en Syrie mais je suis né en Syrie. Je n'ai jamais combattu là-bas. Je m'occupais d'aide humanitaire", a dit Mohamad Darwish qui s'exprimait en arabe, via une interprète.
Le parquet a réclamé 25 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté des deux tiers, et une interdiction définitive du territoire français à l'encontre de l'accusé palestinien de 39 ans.
Selon l'accusation, M. Darwish, par "l'aura" qu'il dégageait en raison de son passé de combattant au sein du groupe Etat islamique (EI), entre mars et l'automne 2014, "a galvanisé et motivé" le petit groupe qui se retrouve aujourd'hui sur le banc des accusés de la cour d'assises des mineurs spéciale.
Me Sami Khankan, avocat de M. Darwish, n'a pas plaidé. A l'ouverture du procès, il avait demandé un supplément d'information et un ajournement du procès, refusés par la cour.
Dernier avocat de la défense à s'exprimer - il n'y a pas de parties civiles -, Me Louis Heloun, avocat de Wahid Bouraya, 35 ans, le gérant de la boucherie "conspirative" de Brest contre qui treize ans de réclusion dont deux tiers de sûreté et six ans de suivi socio-judiciaire ont été requis, a dénoncé "un dossier tronqué".
"La thèse de la cellule prête à passer à l'action est chimérique", a affirmé l'avocat. Dans cette affaire "on a insulté le droit, rétabli la loi des suspects", s'est-il offusqué.
Le dossier repose sur des écoutes faites par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans la boucherie de M. Bouraya entre novembre 2019 et janvier 2020.
Selon l'accusation, les six hommes, dont un mineur de 16 ans à l'époque des faits, jamais réunis tous ensemble dans la boucherie, auraient projeté des actions violentes ou envisagé des départs en zone irako-syrienne.
Mais au fil de l'audience, les projets d'attentats retenus initialement par l'accusation (rade de Brest, stade brestois, attaque d'un village isolé...) ont considérablement fondu. Il ne restait plus à l'issue des débats qu'un vague projet d'attentat durant le Nouvel An chinois à Paris ou Brest mais aucun plan d'action, aucune arme n'ont pu soutenir cette hypothèse.
Beaucoup de ces accusations reposaient sur les aveux de "Mehdi" (le prénom a été modifié) mineur au moment des faits. Les larmes aux yeux, le jeune homme aujourd'hui âgé de 21 ans s'est excusé auprès de ses co-accusés. "C'est à cause de moi que vous vous retrouvez" dans le box des accusés, a-t-il dit.
39YV4G2