Pro Tracks au service du BMX

Reconversion réussie pour le sportif de haut niveau.
Reconversion réussie pour le sportif de haut niveau.
CAPresse

Reconversion réussie pour Thomas Hamon, ancien sportif de haut niveau.

 «Je me plaignais que les parcours n’étaient pas bien faits.» Comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, Thomas Hamon, créateur de l’entreprise Pro Tracks à Calais, crée les pistes d’entraînement pour l’équipe française olympique de BMX en vue des Jeux olympiques à Rio de Janeiro. Ancien athlète de haut niveau entre 2003 et 2012, le jeune entrepreneur est à la tête de cette entreprise ultra spécialisée dans la conception de pistes de BMX. La spécialité, c’est d’ailleurs ce qui fait la force du business du trentenaire : «C’est ce qui me permet de remporter les marchés publics.» Car s’il se retrouve en concurrence avec de grands groupes, sa spécialité et son expérience dans le domaine font donc sa force. «Je connais le sport, c’est une histoire de sensations. Pour faire des pistes avec des sensations optimales, il faut pouvoir les ressentir. Par exemple, la première ligne droite est la plus importante dans ce sport. Ce n’est pas parce que c’est bien sur un plan que le résultat est satisfaisant…»

Soutien. Pour le soutenir dans sa tâche, Thomas Hamon peut compter sur Capucine Boudry, architecte et dirigeante d’Élévation architecture. «J’avais besoin d’un maître d’œuvre, confie le sportif. Comme on travaille tous les deux à la pépinière d’entreprises Doret, la coopération entre nos deux entreprises a été plus facile. Je l’ai formée et elle peut me venir en aide pour certains projets.»

Incident de parcours. Au milieu de tous les projets de l’entrepreneur, un projet a freiné le développement de l’entreprise. En 2014, il a participé à la création de la piste de la Fédération française de cyclisme. «Le projet était ficelé avant. Je suis venu exécuter un plan avec des matériaux qui ne sont pas forcément les bons. Cette mésaventure est, depuis, revenue plusieurs fois sur le tapis au moment d’autres contrats à décrocher…»

Parcours. «Au début, je n’avais aucune dette. J’ai investi de l’argent personnel et j’ai progressé au fur et à mesure. J’ai sorti 2 000 € de ma poche. J’ai commencé dans mon garage, directement sur les projets.» Le début du parcours de Thomas Hamon ressemble à celui des créateurs des premiers ordinateurs. «La deuxième année, j’ai croqué dans la trésorerie, confie toutefois le passionné de sensations extrêmes. En 2012, j’ai dû continuer les projets et gérer la boîte, ce qui n’est vraiment pas de tout repos.» En regardant dans le rétroviseur, le dirigeant d’entreprise se dit qu’il aurait peut-être dû changer quelques petites choses. «J’ai eu de la chance d’être payé très vite pour mon premier projet, ce qui m’a permis de ne pas avoir un trou béant dans ma trésorerie la première année. D’ailleurs, j’ai juste été remboursé lors de mon premier exercice.» Toujours est-il que, désormais, Thomas Hamon ne dit plus à ses interlocuteurs qu’il a fait du BMX de haut niveau. «Je leur montre les pistes que j’ai faites. Cela suffit, comme CV…» Aujourd’hui, plusieurs problématiques émergent au niveau de la taille de l’entreprise : il faut grandir, se développer et investir. Autant de défis que Pro Tracks s’apprête à relever.

Projets importants

Aperçu de ce qu’a déjà réalisé Thomas Hamon.
− 2011 : stage pour un cabinet local (V2R). Le Pas-de-Calais avait mis en place un dispositif d’accueil pour les équipes de BMX à Londres. Thomas Hamon a été consultant à Lumbres pour faire faire les pistes.
− 2012 : Thomas Hamon réalise la piste à côté du vélodrome de Roubaix.
− 2013 : commande du centre olympique italien.
− 2014 : à Saint-Quentin-en-Yvelines, commande de Bouygues pour le siège de la Fédération française de BMX.
− 2015 : piste des mondiaux en Belgique et celle de Calais, particulièrement prestigieuse. La réalisation calaisienne a coûté 200 000 €.