Prix Guillaume Mulliez : quatre trophées pour la résilience

Ce 13 mars, à la Cité des échanges de Marcq-en-Barœul, l'association 60 000 rebonds organisait la deuxième édition du prix Guillaume Mulliez. Quatre distinctions soulignant le rebond entrepreneurial.

Les quatre lauréats accompagnés de leurs coachs, leurs parrains et des partenaires sur scène. © Aletheia Press / E.Chombart
Les quatre lauréats accompagnés de leurs coachs, leurs parrains et des partenaires sur scène. © Aletheia Press / E.Chombart

«Anthony Chastas !» Les larmes aux yeux, l’entrepreneur lillois monte sur scène pour récupérer le premier trophée décerné dans le cadre de la deuxième édition du prix Guillaume Mulliez. Ce 13 mars à la Cité des échanges de Marcq-en-Barœul, l'association 60 000 rebonds, présidée par Philippe Fourquet, a remis quatre prix à des entrepreneurs ayant surmonté un échec. Ils ont été choisis parmi 118 chefs d’entreprises ayant présenté leur candidature après avoir été accompagnés par l’une des dix associations territoriales de 60 000 rebonds. Quinze candidats en lice étaient en provenance des Hauts-de-France.

«J’avais cette rage de réussir»

Cette cérémonie, qui a amené 200 personnes, remet quatre prix distincts : le rebond entrepreneurial, le rebond salarial, le rebond insolite et le prix d’honneur. «Chaque lauréat reçoit une dotation de 3 000 euros», ajoute Samira Himeur, directrice générale de la Fédération nationale chez 60 000 rebonds. C’est Anthony Chastas qui récolte le prix du rebond insolite. L’entrepreneur était à la tête d’une salle de sport à Lille pendant 20 ans qui n’a pas survécu à la crise sanitaire. «J’ai tout perdu et il n’était pas question de me relancer si cela n’était pas lié à une passion», insiste Anthony Chastas. Aujourd’hui, il a ouvert son agence d’art à impact à Lille, Trifolium, persuadé que ce domaine joue sur les émotions, notamment en entreprise.

Le trophée du rebond salarial a été attribué à Stéphanie Kuc, car après avoir quitté l’entrepreneuriat lors de la fermeture de son entreprise, elle a été embauchée chez Ministry of Solar à Lille. «Pourtant, je ne voulais absolument pas retourner dans le salariat, c’était impossible pour moi, mais j’avais cette rage de réussir», décrit-elle. Elle occupe un poste de chargée d’affaires qui l’épanouit désormais, au même titre que l’entrepreneuriat. «Finalement, mes compétences me servent au quotidien et je suis libre de proposer mes idées !».

1 300 entrepreneurs accompagnés

Le prix du rebond entrepreneurial a été remis à Jean Barthomeuf, anciennement PDG des laboratoires Schwartz. L’entreprise a été liquidée après un plan de redressement. «J’étais paralysé à l’idée de faire à nouveau un grand saut, mais avec 60 000 rebonds et les différents accompagnements, j’ai repris confiance en moi», décrit Jean Barthomeuf, désormais créateur et dirigeant d’Opus Nova, une marque de produits de soins anti-âge holistiques basée à Paris. Enfin, le prix d’honneur est revenu à Eloïse Sanglier, qui permet à présent à d’autres de rebondir à Nantes. «Au sein de l’association Toit à Moi, on accompagne les sans-abri dans leur reconstruction, à retourner vers l’emploi, à rebondir…», détaille-t-elle, émue.

«Il faut beaucoup d’étapes pour se reconstruire»

L’association 60 000 rebonds soutient tous les entrepreneurs qui viennent frapper à sa porte, avec l'accompagnement d'un coach et d'un parrain jusqu’à leur rebondissement. «Une liquidation c’est traumatisant, on se sent plus bas que terre, il faut beaucoup d’étapes pour se reconstruire et se relever d’un tel échec», témoigne Eloïse Sanglier, lauréate du prix Guillaume Mulliez, créatrice de Bowtem basé à Challans (Vendée), et responsable du mécénat au sein de l’association nantaise Toit à Moi. «Au sein de 60 000 rebonds, on est entre entrepreneurs, on se comprend, on se conseille, on lit des amitiés», conclut-elle.

Hommage

Guillaume Mulliez, originaire de Lille et président de l’association 60 000 Rebonds, est décédé accidentellement en 2023. Un prix portant son nom a été créé en son hommage en 2024.