Privée d'Idex, Lille obtient un I-site

Fin du feuilleton pour l'université de Lille, qui après quatre tentatives, échoue finalement au seuil du tant convoité Idex, le label d'excellence européen. Mais Lille ne repart pas les mains vides, et décroche une qualification d'I-site. Un statut qui pourrait tout de même lui permettre de mener à bien son projet.

C'est la fin de feuilleton pour Fabienne Blaise, la présidente de l'université de Lille-Sciences humaines et sociales, qui a chapeauté la rédaction du dernier projet, qui a décroché le label I-site.
C'est la fin de feuilleton pour Fabienne Blaise, la présidente de l'université de Lille-Sciences humaines et sociales, qui a chapeauté la rédaction du dernier projet, qui a décroché le label I-site.

 

D.R.

Fin du feuilleton pour Fabienne Blaise, la présidente de l'université de Lille-Sciences humaines et sociales, qui a chapeauté la rédaction du dernier projet, lauréat d'un label I-site.

 

“On a lu que l’I-Site était un lot de consolation, ce n’est pas le cas”, martèle Fabienne Blaise, la présidente de l’université de Lille-Sciences humaines, lors de la conférence de présentation des derniers résultats de délibération Idex. Pour la quatrième fois, Lille, pourtant partie favorite avec un projet entièrement repensé et redimensionné, échoue à obtenir le label européen d’excellence. Une classification Idex synonyme de fonds importants, sur lesquels l’université comptait ferme pour mener à bien son projet de création de la grande université Lille-Nord-Europe. Dans son projet Idex, l’université lilloise  prévoyait 15 millions par an de fonds européens, une somme à laquelle était censée venir s’ajouter, par effet de levier, des subventions de la Région et de la Mel, ainsi que des fonds privés. Selon les calculs des rédacteurs du projet, c’est ainsi près d’un milliard d’euros qui auraient du aider à mettre sur pied une université de premier rang, classée parmi les cinquante meilleurs d’Europe.

Trop peu de chercheurs. Mais las, le comité a rendu son verdict, le vendredi 24 février, excluant définitivement Lille du label Idex. Se basant sur plusieurs critères, et notamment le nombre d’enseignants chercheurs rattachés à l’université, il a estimé que le périmètre du projet lillois correspond davantage à un I-site, réservé à des sites de plus petite taille, comme Nantes ou Clermont-Ferrand. Mais le comité n’a pas précisé dans quelle proportion la dotation allait être revue après cette requalification du projet d’Idex à I-site. La baisse pourrait cependant être importante: la plus petite dotation pour un Idex est de 15M€. Désormais labellisé I-Site, Lille ne pourrait donc espérer, au mieux, qu’une somme entre 10 et 14 M€, quand les plus petits I-Site obtiennent de 5 à 8M€.  Qu’importe, Fabienne Blaise reste confiante. “Nous avons reçu l’évaluation de notre projet et elle est très bonne. Il est validé en l’état, et notre ambition est reconnue comme valide. Nous sommes donc en droit d’attendre une dotation à la hauteur de ces ambitions, pour nous permettre de les réaliser. Il y aurait une grosse incohérence à valider le périmètre du projet sans nous donner les moyens de le réaliser,” souligne la présidente de Lille-Sciences humaines.  

Evaluations régulières. D’autant plus que, pas davantage qu’un Idex, l’I-site n’est un blanc-seing. Une évaluation est prévue à quatre ans, pour vérifier que le projet de développe au bon rythme, et que les réformes annoncées sont mises en œuvre. “Dans quelques années, tout le monde se fichera de savoir si nous avons été labellisés Idex ou I-site, l’important sera de voir que nous avons pu mener à bien le projet et que nous avons fait de l’université de Lille l’une des meilleures d’Europe,” lance pour sa part le Pr. François Pattou, directeur de l’unité de recherche translationnelle sur le diabète, l’un des rédacteurs du dernier projet. “Et le milliard, on l’aura, notre projet reste inchangé et il a été validé, nos partenaires sont avec nous”. “Idex ou I-site, la dynamique du projet reste la même, et le projet est identique, avec ses trois hubs. 190 entreprise ont signé lettre d’intention pour s’engager auprès de l’université dans son projet, il n’y a pas de raison de renoncer,” affirme de son côté  Alexandre Abad directeur R&D chez Decathlon, l’un des partenaires du projet. Plus circonspecte, la Région pointe que si elle compte bien maintenir la subvention promise, de 250M€ sur quatre ans, hors de question pour elle de compenser la différence entre la dotation attendue et celle qui sera finalement reçue. Rendez-vous mi-mars pour être définitivement  fixé sur les montants obtenus, et déterminer dans quelle mesure l’université de Lille aura les moyens de mener à bien son ambitieux projet.