Hauts-de-France
Préserver la biodiversité en devenant "Territoires engagés pour la nature"
Si de plus en plus de collectivités ont conscience de la nécessité d’agir pour la biodiversité, toutes ne savent pas comment procéder. Celles qui souhaitent s’inscrire dans cette démarche de progrès peuvent intégrer le dispositif régional "Territoires engagés pour la nature" (TEN), animé par l’Union régionale des centres permanents d’initiatives pour l’environnement (URCPIE) Hauts-de-France.
En lançant en juillet 2018 le plan Biodiversité, l’État, en partenariat avec les collectivités, les ONG, les acteurs socio-économiques et les citoyens, s’est fixé comme objectif de préserver la biodiversité. Déclinaison de ce plan, le dispositif "Territoires engagés pour la nature" permet depuis fin 2019 aux collectivités et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de la région d’agir à leur échelle, en bénéficiant de l’accompagnement de l’URCPIE Hauts-de-France.
S’engager sur des actions réalistes
Elles doivent, pour rejoindre TEN, proposer un plan d’actions évolutif couvrant les champs de la connaissance, de la protection et restauration de la biodiversité locale, de la gestion durable du territoire et de l’éducation citoyenne à la nature.
Le but étant de s’engager sur des actions réalistes et concrétisables dans les trois ans suivants l’intégration dans le dispositif, et mobilisant le plus grand nombre. Et de répondre aux quatre critères établis par le collectif* portant "Territoires engagés pour la nature" en Hauts-de-France. Le plan d’actions doit être : impliquant (mobilisation de l’ensemble des services de la collectivité et des acteurs du territoire) et proportionné aux compétences et moyens de la collectivité, mesurable et révisable – dans une perspective d’amélioration continue –, impactant et additionnel (avec des effets positifs importants sur la biodiversité et des actions allant au-delà de la réglementation en vigueur et de celles déjà initiées) et, enfin, en lien avec l’action publique.
«Plusieurs axes d’intervention sont attendus, comme l’’amélioration de la connaissance naturaliste au niveau des territoires, en partant du principe qu’il est nécessaire de dresser un état des lieux complet pour proposer les actions les plus pertinentes en vue de restaurer la biodiversité. La protection de l’écosystème et l’intégration de ces enjeux dans le projet d’aménagement sont également étudiés, de même que l’éducation et la sensibilisation à l’environnement, à destination du grand public mais aussi des élus et techniciens de la commune», détaille Mélanie Beauchamp, animatrice régionale "Territoires engagés pour la nature".
Les actions sont ensuite validées par un jury régional qui attribue aux collectivités lauréates la reconnaissance TEN, ce qui leur ouvre également les portes du Club des engagés avec, à la clé, l’organisation de rencontres, visites de terrain et partages d’expériences.
Faire de la biodiversité un sujet transversal
Dispositif en continu, "Territoires engagés pour la nature" fonctionne par cycles, au printemps et à l’automne (en novembre), le premier de cette année s’achevant ce 29 juin. «Nos objectifs sont d’ordre qualitatifs, les dossiers des candidats doivent être les plus aboutis possibles au moment de leur dépôt, pour garantir la faisabilité des projets des collectivités. Notre volonté, c’est également que cette reconnaissance facilite par la suite la prise de contact avec d’éventuels financeurs, commente Mélanie Beauchamp. TEN peut véritablement s’apparenter à un outil de travail et d’aide à la décision pour structurer et construire le projet municipal sur ces questions environnementales.»
L’objectif de TEN : que la biodiversité devienne un sujet pour les collectivités le plus transversal possible au sein de ses services et au regard de ses compétences. "Territoires engagés pour la nature" peut également être pensé pour les collectivités comme une suite de l’Atlas de la biodiversité communale [ndlr, qui s’inscrit dans le volet Restaurations écologiques pour la préservation et la valorisation des territoires du plan France relance], un appel à projets lancé par l’Office français de la biodiversité (OFB) qui, au-delà du simple inventaire naturaliste, permet de connaître, préserver et valoriser le patrimoine naturel du territoire «et donc de dresser un état des lieux dans le but de cartographier les enjeux de la biodiversité et d’identifier les actions à mettre en œuvre», indique Mélanie Beauchamp. En 2021, plus de 9 millions d’euros ont été mobilisés au niveau national par l’OFB pour soutenir la réalisation de cet Atlas.
* La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), l’Office français de la biodiversité en région, les Agences de l’eau Artois-Picardie et Seine-Normandie et la Région.
Les dix lauréats 2020-2021
- Communauté d'agglomération Maubeuge Val-de-Sambre
- Communauté d'agglomération Creil Sud Oise
- Parc des industries Artois-Flandres
- Étaples-sur-Mer
- Communauté de communes de Flandre intérieure
- Communauté de communes des 2 Vallées
- Bailleul
- Communauté d'agglomération du Douaisis
- Communauté urbaine de Dunkerque
- Le Portel