Présentation de la crème des start-up françaises
À la pointe de l’innovation, les start-up couvées par le «Camping», à Paris, connaissent pour certaines des succès flamboyants. Présentation des nouveaux lauréats triés sur le volet, qui bénéficieront d’un accompagnement très soigné.
Services dans le domaine de la musique, applications conçues pour les professionnels… Ce 4 septembre, à Paris, les douze projets d’entreprise sélectionnés par le «Camping», ont été présentés à la presse. Le «Camping» se définit comme un «accélérateur de start-up» y compris dans des domaines de pointe, comme les objets connectés ou le Big data. Alors, pour les équipes qui ont été sélectionnées parmi plus de 300 candidatures provenant d’une vingtaine de pays, ce sont quatre mois de marathon qui démarrent. Hébergés dans les locaux parisiens du Camping, les jeunes entrepreneurs, suivis par un réseau de mentors, développeront leurs projets. Parmi eux, figure Jam, une application dédiée à la vie dans un campus, qui connecte les étudiants entre eux, ainsi qu’avec les associations et l’administration. S’adressant aux professionnels, une autre application, Kokot’, propose la simplification de la gestion des notes de frais : la prise de photo de la facture permet d’éviter les tickets perdus. Autre projet destiné aux entreprises, Artchiviumlab. Cet outil vise à gérer les archives d’entreprises et maisons de luxe, dotées d’un patrimoine important. Dans le champ de la mobilité, Sharette entend imposer sa marque dans le domaine du covoiturage sur courte distance, un secteur peu investi par Blablacar, le géant du secteur. Ce site de covoiturage qui compte aujourd’hui 10 millions de membres et qui a levé 73 millions d’euros cet été, figure en bonne place parmi les projets passés par le «Camping» et qui ont connu une réussite flamboyante. Mais ce n’est pas le seul : il y a aussi Bankin, une application permettant de gérer ses finances depuis son smartphone, qui s’approche du million d’utilisateurs. Le montant de la transaction est secret, mais l’équipe qui a porté Mesagraph, un logiciel d’analyse en ligne et de récupération de données, a touché le jackpot : la start-up a été rachetée par le géant américain Twitter. Autre jeune pousse à s’être fait racheter (pour plus de 10 millions de dollars), Doctrackr, dans le domaine de la cybersécurité. Et au total, les start-up du Camping ont levé plus de 10 millions d’euros depuis la création de la structure il y a trois ans, d’après l’étude de celle-ci. Par ailleurs, ces entreprises ont créé 259 emplois salariés et indépendants. Et, dans 60 % des cas, elles comptent déjà des clients à la sortie du Camping, relève l’étude.
Un écosystème mixte
Parmi ces clients, figurent, en premier lieu, de grands groupes qui jouent le rôle de mentor et les accompagnent dans le développement de leurs projets, profitant en retour de l’innovation qu’elles portent pour lancer des expérimentations dans leur domaine. Exemple, la SNCF, via sa filiale Gares et connexions, a collaboré avec une start-up du Camping, Bandsquare. Celle-ci propose une application qui permettra aux utilisateurs de présélectionner les artistes qu’ils voudraient voir en live dans les gares… Orange et Google participent également à l’écosystème du Camping. Des acteurs institutionnels comme la région Île-de-France et la mairie de Paris soutiennent aussi l’initiative. Un écosystème très divers, au regard de porteurs de projets au profil plutôt homogène. À l’occasion de la présentation des nouveaux lauréats, leur portrait a été dressé : au total, cette saison, 21 % des projets comportent au moins une fille dans l’équipe. C’est peu, mais la saison précédente était encore plus masculine. L’âge moyen des porteurs de projet a augmenté de deux ans, soit 29 ans. Mais le plus jeune n’a pas l’âge de passer son permis de conduire, et le senior de la saison atteint 67 ans. Le plus souvent, les équipes sont constituées de deux personnes. Elles sont moins d’un quart à être composées de trois individus. Tous ont un niveau d’études élevé : 83 % ont un master, plus de la moitié sont passés par les grandes écoles. Et 7 % ont effectué au moins une partie de leurs études à l’étranger.