Préparés au lycée maritime régional,les métiers de la mer ont de l’avenir
Pêche, commerce, plaisance…, la mer offre de multiples métiers à qui veut bien s’y former. Car, si jadis on pouvait librement prendre la mer et y gagner sa vie, l’exercice de fonctions à bord des navires est aujourd’hui conditionné à la détention de diplômes ou brevets de formation professionnelle maritime. à Boulogne-Le Portel, un lycée, construit en 1959 sur les hauteurs qui surplombent le premier port de pêche français, prépare les jeunes aux emplois de marin. De plus en plus ouvert aux besoins des entreprises, il développe désormais un copieux programme de formations continues.
“Ils ont entre 14 et 20 ans. Pour eux, leur avenir est en mer.” Sur ces lignes s’ouvre l’ouvrage remis par le directeur Eric Varin à chaque élève du lycée maritime de Boulogne-Le Portel, à l’occasion de la rentrée scolaire 2011-2012. Marin, les élèves de la mer1 a été réalisé au cours de la dernière année scolaire dans l’établissement boulonnais, seul lycée maritime de la région Nord- Pas-de-Calais. Les 28 photos en noir et blanc de Xavier Voirol sont accompagnées d’un texte de la sociologue Elisabeth Gueuret qui, après plusieurs ouvrages (Docker, Abord, Balise), poursuit son exploration des mémoires collectives du milieu portuaire et maritime. Au tableau noir ou devant un simulateur de navigation, lors d’un cours de ramendage de chalut ou de matelotage, dans l’eau pour un exercice de survie en mer, au pont ou à la machine d’un chalutier ou d’un remorqueur, ou au réfectoire, le photographe franco-suisse a su capter ces moments de surface en adolescence et ce passage à l’âge adulte, comme le passage d’une vague à l’autre.
Effectifs et formations en hausse. En cette rentrée 2011, le lycée de Boulogne-Le Portel, dirigé par Eric Varin, renforce son offre de formation : du certificat d’initiation nautique, qui prépare aux fonctions de matelot à bord des navires de pêche ou de commerce, au capitaine 200, voile et yacht, en passant par les formations destinées aux professionnels (sécurité à la pêche, stages Maxsea, pêcheurs à pied, techniques individuelles de survie). De fait, les effectifs sont en légère hausse : 168 élèves, dont 5 filles, répartis en CAP maritime de matelot 1re année (21 élèves) et 2de année (21), en bac pro conduite et gestion des entreprises maritimes en seconde (25), première (21) et terminale (25) et électromécanicien machines marines en seconde (22), première (15) et terminale (18). L’internat de l’établissement affiche complet avec 98 pensionnaires. Dès la rentrée, a été mis en service un nouvel atelier de maintenance en attendant que la dernière génération du simulateur SMDSM de la société Transas vienne compléter les équipements interactifs du tout nouveau projet à l’international “Echange Nord- Sud” vers Madagascar pour y établir des formations continues à distance. Par ailleurs, financeur de toutes ces nouveautés, le Conseil régional apportera aussi son soutien dans la construction d’une nouvelle salle de sport qui profitera également aux basketteurs du club portelois ESSM qui évoluent en Pro B.
Des formations à la demande. Pour mieux répondre à la demande croissante de formations des professionnels (artisans pêcheurs, conchyliculteurs, entreprises ou particuliers), le lycée maritime a recruté, il y a cinq ans, un coordinateur de la formation continue. L’établissement propose désormais tout un éventail de formations continues : certificat d’initiation nautique, permis de conduire des moteurs marins, capitaine 200 ou 500, mécanicien 750 kW… “La formation continue est indispensable pour les marins, rappelle le coordinateur Olivier Specque. Elle permet de faire évoluer leur carrière, d’assurer la gestion prévisionnelle des effectifs, de suivre l’environnement réglementaire et technologique : tous les marins, un jour ou l’autre, reviennent à leur école des mousses. Il y a des liens affectifs qui se sont noués, indissolublement, entre l’établissement et les navigants.”