Premier Startup Week-end Amiens, premier succès !
Faire de l’entrepreneuriat un état d’esprit, convaincre un groupe de travailler sur une idée, manager une équipe et défendre son projet devant un jury de professionnels. Pour vivre ce challenge, ils étaient près de 100 inscrits au premier Startup Week-end Amiens organisé à l’espace Somme d’Amiens. Le défi a commencé le 29 janvier par une battle verbale pour soutenir son idée en une minute. « C’est ce que l’on appelle le “pitch fire”, où chacun se devait d’être convaincant pour recruter des collaborateurs et ainsi former des équipes. Après le dîner “networking”, composé des pizzas tant affectionnées par l’esprit start-up et accompagné par l’ambiance musicale offerte par l’Amiénois DJ Jos, nous sommes passés à l’enregistrement définitif des équipes, puis, à partir de 22 heures, au début du travail », raconte Arnaud Jibaut, président de la Tech Amiénoise qui a initié l’idée de ces 54 heures coachées par des mentors et durant lesquelles il ne fut plus question que de projets, produits, prototypes, businessmodels et autres aspects techniques et graphiques d’une start-up. « Comme pour créer, il faut aussi savoir s’aérer l’esprit. Nous avions aussi prévu des moments plus relax, comme de la danse africaine, des jeux et des mini-conférences. Avant d’arriver au moment tant attendu, dimanche en fin d’après-midi, avec le passage des équipes devant le jury composé d’entrepreneurs innovants », résument les organisateurs de cet événement soutenu par Amiens Métropole, CCI Amiens-Picardie, Engie, Groupe La Poste, Orange, les écoles du campus C&D d’Amiens et d’autres partenaires privés.
De Montréal à Tokyo, en passant par Amiens
Au même moment que celui d’Amiens, plusieurs événements Startup Week-end se déroulaient à Seattle, Mexico, Vancouver, Cologne ou encore Tokyo. Et c’est Amiens qui s’est placée juste après Brest en nombre de tweets : plus de 4 000 sur le week-end. Il fallait aussi être familier du jargon des participants qui, à force de pitch, braindump, team et room slack, ont donné le meilleur d’euxmêmes tout en s’amusant. Vendredi soir, sur les 97 inscrits, 34 ont donc décidé de proposer une idée, dont plusieurs à la toute dernière minute, emballés par l’énergie du moment stimulée par un facilitateur de Google venu de Nancy pour créer le lien. « Vous êtes là pour valider une idée auprès d’un marché, par pour sortir un business-plan. Mais, surtout, amusez-vous, apprenez, rencontrez et inspirez le changement ! », a-t-il lancé face à un auditorium bondé et enthousiaste. Paul, étudiant en école d’ingénieurs, a été l’un des premiers à monter sur scène. Son idée : proposer une solution aux étudiants pour faire des micro-dons. Christophe, salarié amiénois, lui, a opté pour un traqueur de bruit à destination des salariés dans les entreprises soumises à de fortes nuisances sonores. Nicolas, un ingénieur en bâtiment qui a réalisé les travaux de sa maison, a imaginé une solution pour mutualiser les devis de travaux entre voisins. Louane, 24 ans, assistante de direction, souhaiterait, quant à elle, créer une application reliée aux airbags des voitures qui appellerait les secours et donnerait des informations précieuses telles que le groupe sanguin, le profil du patient, la puissance du choc etc. Il y avait foison de bonnes idées comme cellesci, parmi lesquelles ont été retenus quatorze projets.
Au travail !
Pendant que chaque groupe travaillait, constitué de ses développeurs, codeurs, graphistes, designers, comptables et autres profils business, les startupers en herbe ont pu aussi profiter d’une mini-conférence donnée par la start-up Cross Road sur son histoire et son accompagnement dans le cadre du programme Orange Fab. Cross Road a en effet créé une application de partage et synchronisation de photos. « Nous sommes engagé dans l’innovation et les dynamiques développées dans les territoires. Nous avons alors souhaité apporter notre soutien à la Tech Amiénoise, et l’ensemble des actions qu’elle organise, pour valoriser l’innovation et l’écosystème numérique amiénois dans le cadre du lancement du cluster numérique au sein de l’agglomération amiénoise. Orange souhaite ainsi favoriser la création de start-ups et d’emplois dans le numérique. Au travers de notre programme Orange Partner, nous proposons aux développeurs du Startup Week-end Amiens d’accéder à nos réseaux et services emblématiques comme le cloud, la livebox ou Beacon, Hotspotwifi, Datavenue pour les objets connectés, et de les intégrer dans les applications. Orange sera très attentif aux propositions des équipes qui auront le mieux intégré ces APIs. Nous avons mis à disposition également des kits 4G et Beacon pour permettre aux participants de prototyper et connecter leurs idées innovantes », a précisé Olivier Girault, délégué régional Orange et membre du jury. Après les pitches blancs devant les mentors en salle, place aux pitches finaux sur la scène du grand auditorium de l’espace Somme.
La tétée connectée
Au-delà de cette expérience fabuleuse, les gagnants sont repartis avec des tablettes tactiles, enceintes bluetooth, packages Tech amiénoise… Sur le podium, est arrivé en troisième place le projet Bump, une application pour retrouver ses objets perdus. « Elle centralise les données, notifie les nouveaux objets perdus, évite les déplacements. On compte douze millions d’objets perdus par an et seulement un million est récupéré », a argumenté Sidoine, amiénois de 25 ans, membre de la percutante team Bump. Le projet Eapsy est arrivé en deuxième position. Il s’agit là d’un outil thérapeutique 100% digital qui mettrait en lien patients et psychologues. « Quinze millions de personnes sont concernées. Si nous en touchions seulement 1%, nous estimons le chiffre d’affaires à 15 millions d’euros », a exposé Camy Puech, directeur du développement de Qualisocial, entreprise spécialisée dans la gestion du bien-être des salariés au travail et des risques psychosociaux, venu innover une nouvelle fois sur ce premier Startup Week-end Amiens. À la première place, s’est hissée, sans grand étonnement, Alvéolait ou l’allaitement mesuré, une idée originale lancée par Frédéric Petit, 31 ans. « À la naissance de notre enfant, pour éviter la perte de poids avant la sortie de la maternité, nous aurions bien voulu connaître la quantité de lait réellement absorbée. Donc, nous avons mis au point une technologie à base d’ultrasons inoffensifs pour la mère et l’enfant. Nous avons conçu une membrane en silicone hypoallergénique que nous avons pu imprimer en 3D durant le temps du Startup Weeend Amiens. » Amiens rejoint les 800 villes dans le monde qui ont participé à ce concept né aux USA en 2007 et soutenu par Google. Un tiers des start-up continuent l’aventure à l’issue de cet événement qui agit comme un incubateur express.