Premier objectif : renouer le contact avec le public

Depuis juin, la SAS Faircoop, lancée en 2012, dit avoir mobilisé 800 producteurs et commercialisé 1,2 million de litres en brique.

Ces briques de lait, très reconnaissables, ont fait leur apparition chez certaines enseignes. Et c’est dans les rayons que des agriculteurs rencontrent les consommateurs.
Ces briques de lait, très reconnaissables, ont fait leur apparition chez certaines enseignes. Et c’est dans les rayons que des agriculteurs rencontrent les consommateurs.
D.R.

Ces briques de lait, très reconnaissables, ont fait leur apparition chez certaines enseignes. Et c’est dans les rayons que des agriculteurs rencontrent les consommateurs.

 Dans cette expérience, qui concerne des producteurs de lait relevant de l’agriculture conventionnelle, deux objectifs principaux sont visés. Un : faire que les producteurs/éleveurs renouent le contact perdu avec le consommateur (dans les rayons des enseignes ayant accepté de les accueillir). Deux : vendre le lait à un prix dit «équitable» (en l’occurrence 10 centimes de plus que le prix imposé par les circuits). D’autres expériences sont observées en Allemagne, Autriche, Belgique, Italie, Pays-Bas, Luxembourg. En France, l’Avesnois, terre d’élevage laitier, occupe un poste avancé puisqu’on y trouve le président national de Faircoop, en l’occurrence Richard Blanc (de Wallers-en-Fagne) et le délégué pour le nord de Paris, Carol Bulcke (de Prisches). C’est la Normandie qui a apporté le plus d’adhérents. Deux organisations peuvent exploiter la marque créée : l’Association des producteurs de lait indépendant (APLI) et l’Organisation des producteurs de lait (OPL).

 Premier bilan. Pour l’instant, le lait concerné est un lait demi-écrémé stérilisé UHT vendu dans des briques d’un litre très reconnaissables. Richard Blanc précisait, début janvier, qu’1,2 million avaient été vendues dans plusieurs enseignes (Intermarché, Carrefour, Auchan, Leclerc, Système U…) et que leur initiative était soutenue par des entreprises agroalimentaires de Sambre-Avesnois (Ménissez, Boucheries du bocage, Defroidmont…). Pour le président national, les principaux acquis, à ce jour, sont le nombre de producteurs ayant pris des parts dans la SAS (800) et la présence des agriculteurs dans les rayons (les actionnaires s’engagent à des jours de présence). «Ils discutent avec les consommateurs, expliquent la raison d’être de ces 10 centimes de plus, font goûter leur lait. Le grand public doit comprendre nos réalités économiques», précise M. Blanc.

 Comment ça marche ? Pour le lait conventionnel, les systèmes de fixation des prix, de collecte, de transformation et de vente étant bien verrouillés, Fairecoop a dû se frayer un chemin dans les rouages sans pouvoir, pour l’instant, créer une chaîne complète entre l’agriculteur et le consommateur. Aucune coopérative, souligne M. Blanc, n’a accepté de participer. La SAS s’apparente à une coopérative mais ne collecte pas ; elle fait le marketing et la commercialisation. Début 2014, une seule laiterie − la Laiterie de Saint-Denis de l’Hôtel, près d’Orléans − avait dit oui. Les producteurs participants vendent leur lait à leur acheteur habituel. Quant à savoir ce que ces actionnaires de la SAS y gagneront et toucheront en dividendes, il est trop tôt pour le dire. La part est à 100 euros et il faut en acheter entre 10 et 50. Richard Blanc se veut optimiste et espère gagner ce pari.

Faircoop prévoit de lancer cette année une bouteille en plastique et du lait chocolaté.