Rencontre avec Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley

«Poursuivre notre développement, en s’appuyant sur les richesses des territoires»

Pôle de compétitivité dédié à l'industrie de la cosmétique, Cosmetic Valley a entamé son tour de France des régions dans les Hauts-de-France, à Cambrai, autour d’une trentaine d’acteurs de la filière. Une initiative qui vise à échanger sur de nouvelles stratégies de développement et renforcer les liens avec les collectivités locales.

De gauche à droite : Guy Bricout, député du Nord et co-président du groupe d’études Industrie et Luxe ; Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley ; et Soline Godet, directrice générale adjointe de Cosmetic Valley.
De gauche à droite : Guy Bricout, député du Nord et co-président du groupe d’études Industrie et Luxe ; Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley ; et Soline Godet, directrice générale adjointe de Cosmetic Valley.

Cette rencontre entre les industriels, les laboratoires publics et les organismes de formation de toute la filière parfumerie-cosmétique, incarne la volonté du pôle de s'étendre plus amplement à l'échelle nationale en tissant des liens avec de nouvelles collectivités locales et institutions. Et le choix de débuter ce tour de France par la Région n’est pas anodin pour ses organisateurs, puisque les Hauts-de-France sont sur la première marche du podium avec un chiffre d’affaires à l’export de 6,4 milliards €.

Installée à Creil, la société Helioscreen Cosmetic Sciences est spécialisée dans les tests solaires in vitro depuis 1999.

Un chiffre d’affaires à l’export de 19,1 milliards €

Le territoire est donc un acteur majeur de l'industrie cosmétique hexagonale avec la présence de grands noms du secteur comme LVMH, L'Oréal, Chanel, Colgate Palmolive et Unilever. La richesse industrielle des Hauts-de-France se reflète également à travers une diversité d'entreprises sur chaque étape du processus de production. Des fabricants de moules aux verriers renommés comme Pochet, Verescence et Stoelzle, en passant par les plasturgistes comme Pijaplast et Qualipac, les fournisseurs de matières premières comme Roquette et Aiglon, les façonniers comme Superga et Sarbec, jusqu'aux entreprises de conditionnement et de logistique, l’ensemble de la chaîne de valeurs, de la production à la recherche, est implantée localement. 

«Avec un chiffre d’affaires à l’export de 19,1 milliards €, la France est le leader d’un marché mondial qui représente un chiffre d’affaires de 700 milliards €» explique Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley. «C’est donc un secteur économique majeur, notamment pour les Hauts-de-France. La cosmétique fait rayonner la France, mais doit faire face à une concurrence accrue de la part de la Corée et bientôt de la Chine… nous n’avons pas besoin d’investir des milliards comme la Corée, qui est devenu le 4ème pays exportateur mondial en l’espace de 10 ans, mais il ne faut pas s’endormir».

Et de poursuivre : «Notre objectif, c’est de garder notre position de leader et il est donc important, pour cela, d’accompagner la transformation du secteur autour de stratégies de dynamique collective, d’innovation, d’emploi et d’export. Et le Made in France, gage de sécurité, d’innovation, d’engagement environnemental, va nous permettre de poursuivre notre développement, en s’appuyant sur les richesses des territoires»

Directrice générale adjointe du pôle de compétitivité, Soline Godet, ajoute : «Cette première étape dans les Hauts-de-France marque le début d'un dialogue renforcé entre Cosmetic Valley, ses adhérents et les acteurs régionaux clés. Nous sommes convaincus que cette collaboration fructueuse contribuera à stimuler davantage l'innovation, la recherche et le développement de l'industrie cosmétique régionale. La filière se développe sur l’innovation, en s’appuyant sur des startups, et doit pouvoir compter sur le soutien des pouvoirs publics notamment pour collaborer davantage avec les universités, à l’image de l’Université d’Artois qui est engagée auprès du pôle et participe activement à des projets labellisés liés à la chimie du végétal». Le renforcement des liens avec des institutions comme l'UTC de Compiègne, l’ESCOM et l'Université de Lille est par ailleurs un objectif clé pour Christophe Masson et Soline Godet.

Insuffler une dynamique et une réflexion locale

La présence à Cambrai de Guy Bricout, député du Nord et co-président du groupe d’études Industrie et Luxe, symbolise cette volonté politique d’accompagner la croissance de la filière à l’international. «Quand on parle de cosmétiques, on ne s’imagine pas tout ce qu’il y a derrière, que toute une chaine de valeurs est concernée de la production de matières premières à la distribution… et ça me plait !». Dès 2024, des projets d’envergure devraient ainsi être déployés pour que le cosmétique Made in France reste plébiscité aux quatre coins du monde. «Nous sommes des facilitateurs» conclut Soline Godet, «notre vocation est d’insuffler une dynamique et une réflexion locale, comme de tisser des liens entre les entreprises du secteur et les universités qui ne se font pas naturellement». Et d’apporter des réponses, également, face aux difficultés de recrutement des acteurs de la filière.

Le marché des cosmétiques dans les Hauts-de-France…

      • 1ère région exportatrice en 2022 avec un chiffre d’affaires de 6,4 milliards €
      • 338 établissements dont 164 sites industriels et 174 commerces
      • 4 sites L’Oréal, 2 sites Chanel, 2 sites LVMH, 1 site Golgate/Palmolive, 1 site Unilever.
      • 16 790 emplois : 47% chez les fournisseurs et sous-traitants (7 914 salariés), 26,5% chez les marques (4 445 salariés) et 26,4% en commerce (4 431 salariés).