Pour une nouvelle valeur marchande
La ressourcerie de Calais a pris ses quartiers dans la zone d’activité Marcel-Doret et a été inaugurée avec intérêt par les acteurs du territoire. Outre le recyclage d’objets, la ressourcerie – la 31e de France – est surtout une entreprise d’insertion sociale.
Concilier les aspects sociaux, environnementaux et économiques, telle est la mission dans laquelle se sont investis les acteurs qui ont participé à la création de la ressourcerie de la zone d’activité Marcel-Doret à Calais. La fondation Agir contre l’exclusion (Face) et le Réseau des ressourceries ont créé une structure associative – Face Valo – pour mettre en place ce lieu où travaillent aujourd’hui huit personnes. Dans le hall, des meubles de tout type, des vêtements, de l’électroménager… Deux agents réparent les objets déposés ou collectés sur le territoire. Deux autres agents travaillent au Sevadec (Syndicat d’élimination et de valorisation des déchets du Calaisis) et acheminent ce qui peut être récupéré vers la zone Marcel-Doret, toute proche. Huit tonnes d’objets divers ont été traités jusqu’à présent. Quatre autres agents valorisent les matières premières : ainsi, le papier récupéré auprès du Conseil général, qui sera transformé en objets en papier mâché. Face Valo bénéficie du statut d’atelier et chantier d’insertion (ACI). Ses employés sont recrutés par des contrats subventionnés d’accès à l’emploi. La structure s’appuie sur des subventions du Fonds social européen et sur le soutien de financeurs privés comme la fondation Auchan, “première à nous financer” a salué Eric Lelieur, président de Face Calaisis. Autant d’aides qui lui permettent de construire une économie marchande de recyclage dans le Calaisis. Mais la ressourcerie ne veut pas en rester là et réfléchit à une autre forme de diversification. Ainsi, avec le Sevadec, la production de compost est à l’étude. Les promoteurs du projet ont rencontré l’entreprise Octevia, spécialisée dans la construction d’usines de méthanisation et de production de compost, début février et planchent sur un process de reconditionnement du compost et sa commercialisation. “Nous avions à l’esprit ce projet de ressourcerie depuis 2010. Le Sevadec réfléchissait à la collecte et Face aux moyens de développer de l’emploi et de réinsérer des personnes laissées sur le bord du chemin” a expliqué Guy Allemand, président du Sevadec. Pour élargir son rayon de collecte, la ressourcerie veut aussi travailler avec l’Audomarois. En outre, Face Calaisis cherche à lui donner une véritable vitrine et, pour ce faire, une surface commerciale en centre-ville de Calais. Enfin, la ressourcerie travaille à la relance des jeux anciens. N’a-t-elle pas, elle aussi, un rôle à jouer et de nombreux atouts ?