EuraTechnologies et JFD lancent un club pour l'entraide entre entrepreneuses de la tech
La présence des femmes dans les start-ups de la tech au niveau européen reste encore faible et nombre d’entrepreneuses décident de s’éloigner du milieu suite à de nombreuses inégalités. Pour y mettre fin, EuraTechnologies et JFD ont créé un club composé uniquement d’entrepreneuses afin de s’entraider.
Chemises blanches et jean bleu. Cette simple tenue est devenue un symbole pour les femmes entrepreneuses et c’est ce qu’on souhaité mettre en avant EuraTechnologies et JFD (Join Forces & Dare) lors de l’annonce de l’annonce de la création d’un club qui leur est dédié.
Le premier rendez-vous est fixé au 30 janvier 2025. À la tête de ce partenariat, qui a débuté il y a deux ans entre les deux entités, on retrouve évidemment deux femmes : Koussée Vaneecke, présidente du directoire d’EuraTechnologies, et Delphine Remy-Boutang, fondatrice de JFD et d’Arver.
Mettre en avant les entrepreneuses
Les ambitions des deux femmes sont grandes, qui s’associent au niveau européen «face à la sous-représentation des femmes dans la tech, qui s’accentue avec l’émergence de l’intelligence artificielle», explique Delphine Remy-Boutang. «Nous sommes sur une relation qui va nous permettre de venir propulser ces femmes. On n'a jamais connu de meilleurs moments pour entreprendre que maintenant, ajoute Koussée Vaneecke. Au final, ce qu’on a envie de faire, c’est répondre à tous ces fonds d’investissements qui disent qu’ils veulent investir dans des start-ups qui ont été fondées par des femmes, donc avec ce club on a envie de leur dire 'elles sont là !'».
EuraTechnologies est d’ailleurs bien placé pour savoir que les femmes qui se
lancent dans la tech sont bien présentes. En effet, au sein de
l’écosystème, 36% des start-ups sont fondées par des
femmes. La volonté est bien évidemment d’augmenter ce chiffre,
notamment en accompagnant et aidant les entrepreneuses «à se
saisir des opportunités au niveau national et européen»,
plaide la présidente du directoire.
Les femmes de la tech invisibilisées
Malgré l’accompagnement et une présence importante au sein d’EuraTechnologies, les chiffres ne tournent pas en la faveur des femmes, comme l’explique Delphine Remy-Boutang. «En Europe, seulement 15% des start-ups sont créées par des femmes et elles captent à peine 2% des fonds levés alors que leurs start-ups sont valorisées trois fois moins que celles des hommes. Il y a des écarts absolument alarmants et qui s’aggravent». Et c’est cela que ce club entre souhaite faire évoluer, afin de devenir un relais d’opportunités pour toutes ces femmes qui ont l’envie d’entreprendre et de se lancer dans la tech, qui reste un milieu où les hommes sont présents en majorité.
Selon une étude de
l’INSEE, en 2023, à peine 24% des emplois dans les
professions du numérique sont occupés par des femmes, et un tiers
d’entre elles ont moins de 30 ans. Cette sous-représentation, liée
à la jeunesse de ces femmes, fait qu’elles restent peu de temps au
sein des start-ups de la tech et du numérique, se sentant assez
seules. C’est ce que déclare Koussée Vaneecke, pour qui «il
faut un seuil minimum de femmes. Une femme ne doit pas être seule
dans une start-up, sinon elle ne se sent pas à l’aise pour rester, comme les fondateurs de start-ups nous le dise. Donc elles s’en
vont».
Delphine Remy-Boutang a plusieurs solutions face à cette problématique. Déjà, un adage : «Seule, on est puissante. Ensemble, nous sommes invincibles». Ensuite, mettre en place des actions concrètes. Le JFD en a trois. Premièrement, se concentrer sur l’éducation : «Pour changer le monde, il faut changer la façon dont il est éduqué». Deuxièmement, faire évoluer le financement : «Pour changer le monde, il faut changer la façon dont il est financé». Et enfin, avoir plus de modèles desquelles s'inspirer : «Les femmes sont sous représentés médiatiquement. C’est ce qui participe à des biais inconscients qui font dire que les femmes ne sont pas à la hauteur et ne peuvent pas jouer dans la cour des grands pour entreprendre». Désormais, les femmes s’unissent et sont prêtes à prendre une place de choix dans le monde de la tech.
Les Margaret : un prix exclusifs aux femmes de la tech
JFD se concentre sur toutes les femmes qui entreprennent, sans exception. Pour preuve, l’entreprise à mission organise chaque année le Prix Les Margaret, sous le haut patronage du président de la République française. Ce prix tech exclusivement féminin et a portée internationale est divisé en trois catégories : entrepreneure, qui se concentre sur l’intelligence artificielle. Intrapreneure, sur le même sujet. Et junior, qui récompense les jeunes filles de «14 à 22 ans, dont le projet répond à une grande problématique sociétale par l’application de technologies liées à l’intelligence artificielle». Celles qui souhaitent participer ont jusqu’au 6 janvier 2025 pour s’inscrire sur le site du JFD.