Pour maintenir les salariés dans leur emploi
Dans le cadre de l’initiative nationale "Les rencontres Santé-Travail", le service de santé au travail de l’Oise, Médisis, invitait les entreprises du département à une matinée d’information, sur le thème du maintien en emploi.
Vieillissement, maladies chroniques, handicaps, accidents de la vie… au cours de sa carrière professionnelle, tout salarié peut être confronté à une situation d’inaptitude susceptible de constituer une menace pour son emploi. Alors qu’une personne sur deux ne reprend pas son activité après un arrêt de travail supérieur à six mois, il apparaît indispensable de mettre en place un dispositif d’aide au maintien de l’emploi et d’éviter ainsi la désinsertion professionnelle.
« Chaque année, entre dix et 15 salariés ne peuvent plus exercer leurs missions »
À cet égard, le médecin du travail en charge de la visite de pré-reprise a un rôle crucial à jouer : en collaboration avec le salarié et son employeur, il mobilise un ensemble de partenaires et émet des préconisations pour le maintien dans l’emploi du salarié. « Nous faisons effectuer des études ergonomiques de poste, saisissons une assistante sociale pour monter éventuellement un dossier de travailleur handicapé, collaborons avec Cap Emploi pour envisager une reconversion professionnelle qui nécessite souvent une formation complémentaire… », énumère le Docteur Muriel Legent, référente nationale téléconsultations des 240 services de santé au travail français.
1 000 inaptitudes par an
Dans l’Oise, les équipes dressent le bilan. « Nous constatons environ 1 000 inaptitudes par an parmi les 90 000 salariés de nos 7 500 entreprises adhérentes », explique le directeur général de Médisis, Olivier Hardoin. Et cela concerne toutes les tranches d’âge. Le but est de permettre aux salariés de rester dans l’emploi le plus longtemps possible. »
Dans l’entité logistique Weldom à Breuil-le-Sec, les 350 salariés et environ 150 intérimaires effectuent chaque jour des opérations de manutention, avec des gestes répétitifs, des charges lourdes. « Chaque année, entre dix et 15 salariés ne peuvent plus exercer leurs missions », déplore Émilie Lecomte, responsable des ressources humaines depuis un an. La jeune femme a mis en place une cellule de maintien en emploi, qui la réunit chaque mois avec Aurélie Glorie, responsable du service social de Médisis et le Docteur Aude Hugonie, médecin du travail en charge du secteur. « Ensemble, nous évoquons les situations à risques, proposons des aménagements de postes, l’acquisition d’outils pour faciliter le travail. Et si aucune solution ne peut être trouvée au sein de l’entreprise pour un salarié, nous l’accompagnons dans sa réorientation professionnelle avec un bilan de compétences, des formations », précise-t-elle.
Mais la meilleure arme reste la prévention : « Nous favorisons la polyvalence de nos équipes, ce qui permet au salarié d’alterner des tâches plus ou moins exigeantes physiquement. Reste qu’aujourd’hui, entre l’allongement des carrières, la pénibilité accrue, le stress et un univers concurrentiel, de plus en plus de salariés se déclarent “usés” au travail », conclut-elle.