Pour Les Charrues Demblon, le soc a encore de l’avenir
À Soissons, l’entreprise familiale Les Charrues Demblon produit des charrues 100 % made in Aisne depuis plus de 70 ans. Pour une agriculture moderne et écologique.
C’est l’un des plus vieux outils au monde… La charrue est née au VIe siècle et a bien sûr bien évolué depuis lors. À Soissons, en tout cas, la société Les Charrues Demblon se charge de l’améliorer depuis plus de 70 ans. Une évolution qui suit notamment les besoins des agriculteurs. « Avant tout, ce sont eux qui ont toujours dicté les performances techniques de nos charrues, précise Louis Haussy, chef de projet chez Les Charrues Demblon. Cet outil tracté est aussi dépendant de l’évolution des tracteurs avec lesquels la charrue doit être en parfaite adéquation. »
Pour l’entreprise axonaise, l’enjeu de l’agriculture de demain est là : pouvoir répondre au mieux aux besoins des agriculteurs avec précision et rapidité. La société familiale fabrique ses produits de A à Z dans ses locaux soissonnais : des charrues pouvant aller de 2 à 12 corps. « Cette année, nous avons investi dans un centre d’usinage 5 axes qui va lui-même chercher ses outils, comme une fraise, un foret… et qui peut mener des opérations complexes, annonce le chef de projet. Cela nous permet de gagner en précision et en rapidité d’exécution. »
Labour de faible profondeur
Outil de désherbage ultime, alternative la plus efficace aux herbicides totaux (comme le glyphosate), la charrue doit aussi répondre à de nouveaux enjeux. Elle est en effet souvent dénigrée pour son impact sur la vie du sol et pour l’énergie nécessaire pour la tracter. Des points sur lesquels l’entreprise soissonnaise met les bouchées doubles. « La modernité de nos produits est aussi liée à l’écologie, qui est un axe majeur de recherche et développement aujourd’hui », assure Louis Haussy. Disposant d’un bureau d’études interne, Les Charrues Demblon corrige et améliore ainsi régulièrement ses produits pour offrir un plus large panel à ses clients finaux.
L’entreprise propose par exemple une charrue qui laboure à faible profondeur… « C’était une forte demande des agriculteurs, car cela permet de maintenir la matière organique dans l’horizon supérieur du sol, dévoile Louis Haussy, avant de détailler. On peut ainsi tirer profit d’une activité biologique accrue et, sur le long terme, réduire l’érosion des terres sensibles au phénomène de battance comme les limons. » La faible profondeur permet aussi de diminuer la puissance de traction nécessaire et ainsi d’économiser du carburant. Et malgré cette faible profondeur, la charrue joue pleinement son rôle en permettant la destruction de la végétation, y compris des cultures pérennes comme la luzerne. Le tout sans produits chimiques. « C’est aujourd’hui très recherché », assure le chef de projet.
Conseil et service après-vente
Côté distribution, Les Charrues Demblon s’appuie sur un réseau de concessionnaires pour ses machines et les pièces d’usure. Mais « nous avons aussi un magasin ici, dans lequel nous pouvons échanger avec les agriculteurs pour mieux comprendre leurs besoins, nuance Louis Haussy. On échange aussi beaucoup avec eux sur les nombreuses foires, salons et portes ouvertes chez les concessionnaires. »
Le magasin de Soissons apporte aussi un service de proximité aux clients de la région pour du dépannage en urgence ou du conseil. « Nous nous devons d’offrir un service après-vente de qualité, ce magasin participe à cela ! Nous sommes une entreprise familiale, le client doit sentir qu’il a une relation particulière avec nous, qu’il n’aura jamais avec les grands groupes. » Une politique qui fait perdurer l’entreprise, qui peut produire jusqu’à 120 charrues par an, depuis la fin de la seconde guerre mondiale.