Pour les artistes qui veulent se mettre au vert
Ingénieur du son, récemment diplômé, Grégory Dauzat s’est lancé tout de suite dans la création de sa propre affaire. Il vise aussi entreprises, institutions…
Originaire de Maubeuge, Grégory Dauzat, 24 ans, vient de lancer son studio d’enregistrement à Monceau-Saint-Waast, non loin d’Aulnoye-Aymeries. Ingénieur du son, c’est son métier, il a aménagé son activité dans les bâtiments disponibles d’une ancienne ferme, chez sa mère. «C’est la campagne, constate-t-il, mais je suis à une heure de Bruxelles et de Lille, à deux heures de Paris et à quelques minutes du val de Sambre où ça bouge côté musiques actuelles.» A cela, il ajoute un autre avantage : l’envie des groupes et artistes de fuir les grandes villes et de se mettre au vert pour travailler. «Le nom du studio a été choisi pour évoquer l’évasion.»
Du bon matériel. Pourquoi l’indépendance ? «J’ai cherché à être salarié, du côté du haut de gamme qui m’attire. J’ai noué de bons contacts à Paris et Bruxelles, mais sans opportunité pour l’instant. Donc je me suis lancé seul, en sachant qu’avec le numérique, de bons logiciels et un matériel assez léger, on arrivait à des résultats très performants.»
Pour l’instant, Grégory Dauzat, suivi par la BGE, a choisi le statut d’auto-entrepreneur et autofinancé son matériel grâce à ses études en alternance. Son diplôme à bac + 5 est tout récent (il remonte à octobre dernier), mais le jeune homme s’est déjà constitué son environnement technique. «Quand mes copains s’achetaient des voitures, moi j’investissais dans du matériel.»
Partenariats. «Si ça marche, je changerais de statut. Pour l’instant, plutôt que d’embaucher je mise sur des partenariats, en vidéo par exemple, afin d’être capable de proposer des prestations complètes.» Ses prestations dans le son sont le mixage (montage), le mastering (finitions selon la destination du produit fini), la postproduction qui consiste à retravailler le son, les voix, les bruits, sur un support vidéo fourni par un client. «Ça se pratique beaucoup dans les pubs télé, les films…» La composition et l’arrangement font aussi partie de son domaine d’activité.
Evidemment, il prospecte dans tous les domaines, localement, en France et en Belgique, avec déjà quelques réalisations et des projets. Il fait jouer son réseau et vise les entreprises, les institutionnels, les festivals et écoles de musique, le domaine culturel (pour des audio-guides par exemple), le secteur éducatif… Il est aussi tenté par la formation.
BTS au départ. Le parcours de Grégory Dauzat a commencé avec un BTS d’électrotechnique, puis un bac. «Après la 3e, je ne savais pas trop quoi faire, mais je ne me voyais pas en filière générale. J’ai fait un choix par défaut mais ce BTS et ce bac m’ont bien servi par la suite quand je me suis dirigé vers l’audiovisuel au SAE Institute à Aubervilliers. J’ai la passion de la musique, une formation de pianiste, mais j’avoue que je préfère la technique.» Et le voilà ingénieur du son à la tête de son propre studio.