Pour le fret, la SNCF investit dans son réseau régional
Entre 2021 et 2023, la SNCF Bourgogne-Franche-Comté va investir 7,9 millions d’euros pour rénover le centre de triage de Gevrey-Chambertin. Stratégiquement situé, il participe au développement du fret régional.
2,6 millions d’euros vont être investis en 2022 par la SNCF Bourgogne-Franche-Comté sur le centre de triage de Gevrey-Chambertin sur un budget global de 7,9 millions d’euros réparti sur trois ans. « Co-financés par l’Etat et la région, ces travaux visent à renouveler les traverses, les rails et ballastes en fin de vie pour garantir la continuité d’une circulation en toute sécurité » précise Jérôme Grand, directeur territorial SNCF pour la Bourgogne-Franche-Comté.
Le site se trouve à la croisée du Y formé par les trafics de fret du Nord et de l’Est en direction du Sud, essentiel pour le fret international en particulier. En répartissant les travaux sur plusieurs années, la SNCF veut garantir la disponibilité des voies nécessaires au trafic. « Une seconde tranche de travaux, équivalente, est prévue pour le prochain contrat de plan 2024-2026 afin d’assurer, notamment, l’état des voies si le développement du fret se confirme. »
La Bourgogne stratégique
Avec 350 trains par jour, le centre de triage de Gevrey-Chambertin se trouve idéalement placé pour évaluer l’évolution du transport ferroviaire de marchandises. « Après 15 ans où le fret a chuté, on constate un frémissement depuis quelques années avec un nouveau trafic qui s’installe. » Parmi les exemples concrets, Jérôme Grand cite celui de Mâcon, installé sur l’autoroute ferroviaire reliant Calais à Perpignan. « Deux trains par jour s’arrêtent pour permettre au transporteur Alainé d’embarquer ses camions. »
Dans le cas d’un développement marqué du fret, le centre de triage de Gevrey-Chambertin pourrait ouvrir les 25 voies actuellement neutralisées sur un total de 80 disponibles. « La Bourgogne-Franche-Comté a la particularité d’avoir différents moyens de faire du fret : du long parcours, des parcours moyens entre Dijon et Marseille, par exemple, mais aussi de petites lignes de fret comme c’est le cas dans le Morvan. » Entre Nevers et Arzenbouy, les trains transportent notamment des céréales sur des lignes dédiées au fret qui font l’objet d’un programme d’investissement de six millions d’euros.
Une alternative de plus en plus pertinente
La SNCF est attentive aux possibilités de trafic telles que celles offertes par le Technoport de Pagny à proximité de Seurre. « La CCI comme la Région affichent leur motivation devant l’opportunité que représente l’intermodalité avec le fluvial. » Pour le directeur territorial, les transporteurs ont plusieurs intérêts à opter pour le ferroviaire. En plus de l’argument lié au développement durable et à la notation des entreprises, cette alternative répond aussi aux problématiques de recrutement du secteur. « Nous adaptons de plus en plus le fret ferroviaire aux besoins des clients avec des solutions plus rapidement mises en œuvre. » L’objectif des différents acteurs du secteur est de développer de 30% le trafic fret d’ici 10 à 15 ans.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert
307 millions d’euros d’investissement en région
Ce 18 janvier, la SNCF a annoncé officiellement un programme d’investissement de 307 millions d’euros en Bourgogne-Franche-Comté pour l’année 2022. Un budget qui compte 31 chantiers de plus d’un million d’euros, ventilés sur trois priorités : la sécurisation des lignes (130 millions d’euros), la régularité (144 millions) et l’innovation (5 millions d’euros). Des chantiers soutenus par plusieurs partenaires. Ce sont ainsi 123 millions d'euros qui seront principalement apportés par l’État, la Région et l’Union européenne.