Pour Céline Goberville, les JO 2016, c’est maintenant !
Pour se donner les moyens de réussir aux prochains Jeux olympiques, notre vice-championne olympique de tir au pistolet et double championne d’Europe, a décidé de faire appel à des sponsors publics ou privés en leur proposant un contrat financier en échange de son image. Une façon originale d’associer chacun à sa réussite.
Ceux qui pensent qu’un champion vit de ses lauriers et peut se consacrer exclusivement à affûter sa forme en vue d’autres récompenses se trompent. Il en existe certes, mais ils ne sont pas légion dans le monde de l’olympisme et Céline Goberville, médaille d’argent de tir au pistolet 10 mètres aux J.O de Londres 2012, est bien placée pour le savoir. Celle qui a décroché la toute première médaille française et qui a donné son nom à un complexe sportif (ndlr : à Cires-lès-Mello) vient de se lancer dans une compétition inhabituelle : la chasse aux sponsors. Une chasse au sens noble puisqu’il s’agit de trouver des partenaires financiers en vue des prochains J.O. de Rio pour tenter d’y glaner une seconde médaille. Pour atteindre cet objectif, il lui faut trouver le financement de sa préparation et celui des déplacements du tandem de choc qu’elle forme avec son coach de père, Daniel Goberville. Un tandem indissociable, presque fusionnel : « Papa, c’est une grosse partie de ma réussite, j’ai l’impression de ne faire que 10%. Il me connaît énormément, au point d’anticiper mes réactions».
Des revenus insuffisants pour s’entrainer
Le père tempère, un peu gêné de cette gratitude qui pousserait presque la jeune femme à s’exonérer de son talent. Mais il est indéniable que la méthode Goberville tient une large place dans la réussite de Céline. Il y a la technique qui apprend à viser la cible sans ciller et ce fameux mental qui permet d’être le meilleur : plus fort, plus concentré, plus apaisé. Chez les champions, la victoire tient souvent à un souffle. Le mental de Céline, celui qu’elle s’est forgé grâce à son père, c’est ce souffle-là. Céline Goberville le confirme : « Tous les tireurs ont le même niveau technique, la différence, c’est le mental. Il compte à 90% ». Une sérénité que des problèmes matériels pourraient mettre à mal. L’ancienne étudiante en kinésithérapie a changé d’orientation professionnelle et prépare désormais un diplôme de monitrice équestre. Elle ne dispose que de ses maigres revenus de contrat d’apprentissage au centre équestre du Buis sud à Cires-les-Mello et des aides de la fédération française de tir. Trop juste. « Si je veux continuer dans la voie qui m’a conduite à devenir vice-championne olympique, il est indispensable que je trouve d’autres ressources ».
Deux contrats de parrainage possibles
Daniel Goberville a donc pris son bâton de pèlerin et lancé officiellement le 4 juin avec l’aide d’Hassiba Erraya, manager de l’agence Services Premium, le Club des partenaires “Céline Rio 2016”. Sous la bannière de ce club, deux types de parrainage sont proposés pour aider la jeune championne : le contrat Argent qui comprend un sponsoring allant de 500 à 2000 euros avec la possibilité d’utiliser l’image de Céline sur différents supports de communication comme un logo par exemple ; et le contrat Or qui lui, repose sur un sponsoring supérieur à 2000 euros, avec en plus des avantages liés au premier, la présence de la jeune championne en chair et en os lors d’un événement de l’entreprise. Au travers de ce partenariat, père et fille n’entendent pas seulement obtenir des subsides en vue de sa préparation olympique (et des championnats du monde en 2014) mais aussi promouvoir des valeurs comme la motivation, le respect, le contrôle de soi, l’esprit de compétition que les entreprises ne peuvent que soutenir. « Il faut croire que tout est possible », répète à l’envi Céline. Pas de doute, c’est déjà une fille en or.