Pour accompagner la réindustrialisation, Gravelines va accueillir deux nouveaux centres de formation et un CFA
À l’heure où la formation des jeunes et la montée en compétences des salariés constituent des enjeux majeurs avec la réindustrialisation de l’ouest dunkerquois, Gravelines va accueillir d’ici 2025-2026 deux nouveaux centres de formation et un Centre de formation d'apprentis pour les métiers industriels, de la logistique et du bâtiment.
Deux usines géantes de fabrication de modules de batteries pour véhicules électriques, Verkor et ProLogium (à Bourbourg et à Craywick) mais aussi une usine de retraitement de batteries, XTC Orano (à Gravelines) et enfin deux réacteurs EPR sur le site de la centrale nucléaire, à Gravelines également. Dans les 10 ans qui viennent, il faudra du monde, beaucoup de monde, pour construire puis faire fonctionner les nouveaux sites de production qui ont annoncé leur implantation à l’ouest de Dunkerque. «Il y a donc urgence à former les jeunes, mais aussi à monter en compétences les salariés de notre territoire et plus largement des territoires voisins, comme le Calaisis qui souffre économiquement parlant et dont on peut imaginer que certains de ses habitants viendront travailler chez nous. Gravelines, idéalement située entre Calais et Dunkerque, veut prendre sa part au défi que constitue la formation», résume Daniel Wilmot, adjoint au développement économique et zone d’activités.
28 millions d'euros d'investissements
D’ici 2025/2026, ce sont donc deux centres de formation et un Centre de formation d'apprentis (CFA) qui vont s’implanter sur la zone d’activités des Cartonneries, à Gravelines, un terrain en friche depuis les années 1980 à la suite de la fermeture de La Société des cartonneries mécaniques du Nord. La ville, propriétaire de ce terrain de sept hectares, en a rétrocédé l’usage à la Communauté urbaine de Dunkerque, compétente pour l’aménagement des zones d’activités. La collectivité a chargé la SPAD (Société Publique d’Aménagement de Dunkerque) de l’aménager et de la viabiliser. Un investissement estimé à 5,5 millions d’euros.
En septembre 2024, un CFA des métiers du Bâtiment, porté par le CFA BTP d’Hesdigneul-les-Boulogne va y ouvrir ses portes. Puis, c’est le centre de formation pour les métiers industriels de l’AFPI Région dunkerquoise, déjà implanté à Gravelines, qui va s’y installer dans des locaux plus grands et mieux adaptés aux nouveaux besoins de formation. Enfin, Laho Formation, un nouveau centre porté par la CCI Littoral Côte d’Opale avec une spécialisation dans les métiers de la logistique, d’une surface de 8 000 m2, va également voir le jour. L’ensemble de ces projets représentent un investissement d’environ 28 millions d’euros. «Quand les trois centres seront ouverts, au plus tard en 2026, il y aura quotidiennement plus de 300 apprentis et apprenants présents à Gravelines. Ce sera complètement inédit pour notre ville», se réjouit Daniel Wilmot, qui précise combien l’emplacement est particulièrement bien choisi puisque situé en proximité immédiate de la gare et des lignes de bus. «On sait bien que le principal frein à la formation et à l’emploi est la mobilité. Ici, nous allons la faciliter», argumente-t-il.
Un village d’artisans et des PME en complément
Le pôle formation ne sera pas seul à intégrer la zone d’activités des Cartonneries. En effet, le projet comprend aussi un volet artisanat et PME. «C’est un choix qui répond à une autre problématique, le manque récurrent d’artisans sur notre secteur», précise Daniel Wilmot. Ainsi, un village d’artisans, porté par la CCI Littoral Hauts-de-France pour un investissement de 5,5 millions d’euros sera aménagé. Il comprendra des petites surfaces composées d’un bureau et d’un atelier/espace de stockage qui seront loués à des artisans déjà en place ou en phase de création d’entreprise, à un prix compétitif. Par ailleurs, plusieurs terrains sont en cours de commercialisation pour répondre à la demande de PME/PMI qui souhaitent s’implanter à Gravelines. «La réindustrialisation rend notre ville encore plus attractive d’un point de vue économique. D’ailleurs, nous sommes déjà en contact avec plusieurs entreprises intéressées», assure Daniel Wilmot.