Depuis que l’Inao a classé en septembre dernier, 22 climats de Pouilly-Fuissé en Premier Cru, ce vin du Mâconnais, le seul à rejoindre les grands crus de Bourgogne, a un bel avenir viticole et économique devant lui.
Ils l’attendaient depuis dix ans ! Les producteurs de Pouilly-Fuissé, sous la houlette de Frédéric-Marc Burrier (président de l’Organisme de défense et gestion, ODG, du Pouilly-Fuissé et propriétaire du Château de Beauregard) ont obtenu, en septembre dernier, la reconnaissance de ce vin blanc 100 % chardonnay du Sud de la Bourgogne en Premier Cru. Une révolution dans le paysage Mâconnais où le Pouilly-Fuissé est le premier à rejoindre la Cour des Grands : une première depuis 1943. Au total, ce sont 22 climats englobant 194 hectares (soit 24 % de l’aire de l’AOP « Pouilly-Fuissé »), répartis sur quatre communes de l’appellation (Chaintré, Fuissé, Solutré-Pouilly et Vergisson) qui sont passées en Premier Cru. La mention sera présente sur les étiquettes dès juillet 202. L’AOP « Pouilly-Fuissé » regroupe dans son ensemble 350 vignerons et une production globale 40 000 hectolitres.
Pour Christèle Mercier, déléguée territoriale Centre-Est de l’Inao, cette décision « constitue un événement » : « Aucun village de Bourgogne n’avait obtenu ses premières mentions Premier Cru depuis les années 1950. Cette reconnaissance est un gage d’avenir pour le développement économique de cette région de Saône-et-Loire, à l’extrême sud de la Bourgogne-Franche-Comté. Même si 25 % de l’aire Pouilly Fuissé est passée en Premier Cru, l’effet de notoriété va valoriser la globalité des terres de l’appellation. »
Le bénéfice économique
Le classement en Premier Cru risque-t-il d’augmenter le prix d’une bouteille de Pouilly-Fuissé dont la fourchette se situe aujourd’hui entre 20 et 30 euros ? « Avec le classement premier cru de 22 climats, on va s’acheminer vers le modèle des vignobles de la Côte-d’Or. Une diversité de prix va se mettre en place, en fonction de la parcelle, du prestige du vigneron et d’autres critères. La fourchette de prix va s’amplifier sans pour autant générer une hausse significative. Les exportations risquent aussi de partir à la hausse, d’autant que le Pouilly-Fuissé est déjà l’une des appellations les plus exportées et qu’en passant en Premier Cru cela nous permettra de toucher une clientèle haut de gamme » prédit Frédéric-Marc Burrier. Cristèle Mercier poursuit : « l’impact économique va être important pour le pays et la commune, car cette appellation va forcément attirer des spécialistes amateurs et professionnels qui vont vouloir découvrir les terres de Pouilly-Fuissé et ses très beaux paysages ».
Cette reconnaissance de l’Inao réjouit tous les acteurs et Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, ne cache pas son optimisme : « Cette notoriété va renforcer le rayonnement touristique et économique du Mâconnais et de la région ».
Pour Aletheia Press, Pauline Garaude