Ports de Lille a le vent en poupe
Transport ferroviaire, fluvial, trafic de conteneurs... Ports de Lille a battu des records en 2017. L'entité prévoit pour 2018 des investissements dans la rénovation et la construction d'entrepôts ainsi que le développement de ses activités multimodal et tourisme.
Mi-février, Ports de Lille a dévoilé ses chiffres de l’année 2017, en présence de Philippe Hourdain, président de la CCI des Hauts-de-France et de Ports de Lille, et Alain Lefebvre, directeur général de Ports de Lille. Ils ont tous deux salué une «progression exceptionnelle» du trafic, évalué à plus de 7 millions de tonnes, soit une hausse d’un peu moins de 12% par rapport à 2016. L’année écoulée s’inscrit ainsi 3e année de l’histoire du port. Même optimisme pour les conteneurs EVP manutentionnés, sur l’ensemble des terminaux de Ports de Lille, avec une croissance de 30% en 2017 par rapport à 2016, soit un total d’environ 170 000 conteneurs. «Nous sommes fier des chiffres de la part de transport multimodal», souligne Alain Lefebvre. Ce type de transport dit «alternatif», regroupant le fluvial et le ferroviaire, totalise plus de 2 millions de tonnes, soit une part de 30% sur l’activité du port, «une performance» selon le directeur général. Dans le détail, le trafic fluvial apporte le plus de poids avec un nouveau record de tonnage établi à 1 800 000. «Nous nous rapprochons de notre but des 2 millions de tonnes pour 2020.» Au sein de Lille Conteneur Terminal, près de 20 trains et et barges porte-conteneurs le relie avec Toulouse, Bordeaux, Mouguerre et Marseille mais aussi les ports de Dunkerque, Zeebrugge, Anvers et Rotterdam. Un transbordement qui génère moins de trafic routier. «Nous avons évité 120 000 camions aux abords de la Métropole.»
«Nous avons évité 120 000 camions aux abords de la Métropole»
De nouvelles ambitions
«Nous souhaitons voir Ports de Lille devenir un hub européen, mais il nous manque une ligne européenne pour le devenir», avance Alain Lefebvre. Parmi les projets phares présentés, la renaissance du Centre multimodal de distribution urbaine (CMDU), depuis la signature du contrat avec son nouvel exploitant, Oxipio. Offrant notamment des services de livraison et de stockage, il traite désormais 2 000 colis par jour. «40 000 colis ont été traités au deuxième trimestre 2017.», indique-t-il. Ports de Lille est par ailleurs en discussion avec Oxipio pour un prochain doublement de la surface du bâtiment, actuellement à 2 500 m2, situé sur le port fluvial. «Cela va nous permettre de nous approvisionner par voie ferroviaire et fluviale, mais aussi de mettre en place un système de navettes vers la Métropole sans obstruer l’entrée de Lille avec des camions.»
«Nous souhaitons voir Ports de Lille devenir un hub européen»
De nouveaux chantiers
«Nous avons signé un contrat à long terme, fin 2017, avec la société Roquette», lance Philippe Hourdain. Spécialisée en intelligence logistique dans le secteur agroalimentaire, la société, en relation avec Ports de Lille depuis déjà trois ans, a investi dans la construction d’un nouvel entrepôt de 40 000 m2. Le début des travaux est prévu pour août 2018. Elle s’est également engagée dans l’aménagement d’un terminal à conteneurs trimodal sur le port de Santes – celui de Lille étant «bientôt saturé» –, ainsi que dans le réaménagement du port de Béthune. Un investissement de l’ordre de 45 millions d’euros. «Nous avons certifié nos bâtiments par le label BREAM Very Good», assure Alain Lefebvre, qui parle d’une certification pour la totalité des bâtiments Ports de Lille. Celle-ci garantit notamment une consommation énergétique réduite. Dans le même esprit, Ports de Lille a investit dans la construction d’un bâtiment de 18 000 m2 sur le port de Santes, livré courant 2019. Mises en location, les trois cellules de 6 000 m2 qui le composent ont d’ores et déjà trouvé preneur. «Nous prévoyons au total 80 millions d’euros d’investissement pour les trois années à venir.»
Développer l’activité de croisière
«Nous attendons 12 à 15 bateaux pour 2018», indique Alain Lefebvre. L’activité touristique s’est développée il y a trois ans sur le port de Lille, avec des bateaux de croisière. «Nous ne facturons pas le quai pour encourager le tourisme. Les croisiéristes dépensent lors de leur escale, c’est un bel apport pour la ville», renchérit Philippe Hourdin. Huit réservations ont déjà été enregistrées pour cette année.
Évoluer vers les nouvelles technologies
Outre les progrès en matière de transport intermodal, Ports de Lille souhaite investir dans les nouvelles technologies. «J’ai pu voir des évolutions majeures en 30 ans, nous allons devoir amener les nouvelles évolutions en communication, intelligence artificielle, véhicules, transition énergétique, etc.» relate le directeur général. Le but étant de faire retrouver son poids à la façade maritime.