Port de Dunkerque : le terminal des Flandres termine l’année avec une activité en hausse de 40%
Le terminal des Flandres, qui gère le trafic du conteneur au port de Dunkerque, vient de vivre une année exceptionnelle avec une hausse de l’activité de 40%. Fin 2021, les 700 000 conteneurs annuels devraient donc être atteints pour ce terminal qui a désormais en ligne de mire le million : son objectif pour le début 2023.
En 2020, le trafic au terminal des Flandre avait augmenté de 8% «seulement», en raison de la crise sanitaire. Mais, signe révélateur de bonne santé, «nous étions le seul port, parmi nos plus proches concurrents, à connaître une activité en hausse malgré le contexte», commente Marc Riondel, directeur du terminal. Cette bonne santé s’est pleinement confortée en 2021 puisque le terminal enregistre une hausse de trafic de 40%. De 463 000 en 2020, le nombre de conteneurs opérés à Dunkerque devrait passer à 700 000. En novembre, le terminal a même enregistré un record avec 70 000 boîtes traitées dans le mois. De quoi ravir Marc Riondel qui souligne que «tout ne s’est pas fait tout seul et que cette réussite est le fruit de dix années de travail acharné de toutes les équipes du terminal. Nous sommes clairement en train de rattraper notre retard sur le conteneur. Après avoir été un grand port industriel, Dunkerque est en passe de devenir un grand port commercial », se satisfait-il.
Une structure à taille humaine, flexible et adaptable
Plusieurs raisons expliquent le développement spectaculaire du conteneur à Dunkerque. La première est la volonté du terminal de ne passer à côté d’aucun segment du marché. Ainsi, au-delà des grandes lignes transocéaniques, il s’est appliqué à ne pas négliger les lignes courtes, vers la Grande-Bretagne et l’Irlande par exemple, «qu’ont parfois délaissées nos concurrents», précise Marc Riondel pour qui, au contraire, «tout conteneur est bon à prendre». Le terminal s’est également fortement développé dans le transbordement (c’est-à-dire le transfert de conteneurs arrivés sur des porte-conteneurs «Mégamax» vers des cargos plus petits pour livrer des ports de plus petite dimension). «Comme nous avons de plus en plus de grandes lignes qui escalent à Dunkerque, des flux se créent, notamment vers des ports de taille plus modeste de Grande-Bretagne. C’est la plus grosse partie de cette activité», précise Marc Riondel. Enfin, face à des ports concurrents de plus en plus congestionnés, Dunkerque a su aussi tirer son épingle du jeu. «Le temps d’escale coûte cher, il faut donc qu’il soit le plus court possible. Chez nous, il n’y a pas d’attente. Les opérations de déchargement et de chargement se font extrêmement rapidement. Notre structure, à taille humaine, nous permet d’être flexible et de nous adapter sans cesse», ajoute le directeur, qui souligne aussi les investissements réalisés par le port pour accompagner le développement du terminal.
Vers le million de conteneurs annuels
Dernier en date : l’aménagement de 10 hectares de terre-plein supplémentaires qui doivent être livrés d’ici le premier trimestre 2022 afin de pouvoir stocker plus de conteneurs et de faciliter leur prise en charge logistique. «De notre côté, nous avons aussi osé investir et recruter en amont de l’augmentation de trafic afin de pouvoir l’accompagner le moment venu», ajoute Marc Riondel. «Cette année, nous avons augmenté notre effectif de dockers de 40%. Ils sont désormais 160 à temps plein chez nous, auquel s’ajoute un volant de dockers en renfort ponctuel.»
Le terminal des Flandre a désormais un objectif ambitieux mais tout à fait à sa portée : atteindre le million de conteneurs annuels début 2023, un chiffre qui lui permettrait de jouer enfin dans la cour des grands sur le range Nord, c’est-à-dire les ports de la Manche/mer du Nord. La volonté des chargeurs de Hauts-de-France de privilégier Dunkerque mais aussi le développement d’importantes zones logistiques autour du port et l’arrivée attendue de nouvelles industries (le chimiste SNF à Gravelines, le géant belge de la frite surgelée Clarebout à Bourbourg mais aussi la gigafactory de batteries électriques du groupe chinois Envision à Douai) devraient aider le terminal à concrétiser son ambition.