Pôle emploi pointe les difficultés de recrutement dans son enquête BMO
Le 7 avril dernier, Pôle emploi a dévoilé les résultats de son enquête annuelle «Besoin de main-d’œuvre» (BMO). Dans le Grand Est, sur 134 067 établissements interrogés, 35 058 ont répondu au questionnaire, soit 26,1 %. Cette 21e enquête a mis en évidence la forte hausse des intentions d’embauches à temps plein mais aussi saisonnières.
En fin d’année 2021, Pôle emploi a lancé son enquête annuelle BMO. Les aléas potentiels de la crise en Ukraine n’ont donc pas été pris en compte. Le 7 avril dernier, l’établissement public a donc dévoilé ses résultats. Dans le Grand Est, sur 134 067 établissements interrogés, 35 058 établissements ont répondu au questionnaire et 30,7 % ont déclaré avoir l’intention de recruter. Une hausse de 6,6 points par rapport à l’an passé. Dans la région, 216 480 projets de recrutement ont été annoncés, soit 31 204 de plus qu’en 2021. Et peu importe la taille des effectifs. Qu’il y est cinq ou plus de deux cents salariés, les entreprises veulent davantage recruter en 2022. Et cela dans tous les secteurs d’activité. Hormis l’industrie de l’agroalimentaire et l’agriculture, tous les domaines de travail connaissent une hausse. En particulier dans le transport (+ 51,5 %), dans l’hôtellerie-restauration (+ 50,8 %) ou encore la construction (+ 34,8 %). En ce qui concerne les métiers les plus recherchés par les employeurs, la branche viticulteurs, arboriculteurs, salariés cueilleurs sont largement en première place. 24 589 projets dont 95 % en saisonniers. Et en deuxième, les offres d’agents d’entretien de locaux sont loin derrière avec 8 662 offres. Des résultats en pointe en comparaison à 2021.
Difficultés de recrutement
Si l’offre est plus quantitative qu’en 2021, les difficultés de recrutement perçues par les employeurs sont en hausse. Parmi les causes, le manque de candidature a été relevé avec un taux de 84 %. Notamment dû aux conditions de travail ou à la mobilité et à l’accès au lieu de travail. Mais il y aussi, à 67 % le manque de profil adéquat au poste. À savoir que 58,3 % des projets sont jugés difficiles par les recruteurs, soit 13,6 % de plus que l’an passé. C’est le plus haut taux enregistré depuis 2013. Une indication sûrement effrayante pour certains demandeurs d’emploi. Parmi les métiers anticipés difficiles, un projet de recrutement sur deux provient du monde du BTP. Un secteur d’activité estimé compliqué dans 80 % des cas. Les métiers comme ouvrier qualifiés de la peinture et de la finition du bâtiment ou couvreurs sont estimés difficiles à 93,9 % et 92,6 %. Parmi les familles de métiers, la maintenance et la mécanique et travail des métaux sont aussi considérées pénibles. Avec des taux, respectivement à 77,3 % et 71,1 %. Face aux difficultés de recrutement, Pôle emploi se mobilise. 506 conseillers sont disponibles pour un accompagnement au quotidien auprès des entreprises.
Max RAGAZZI
En Meurthe-et-Moselle, l’offre est importante
La Meurthe-et-Moselle se montre recruteuse. Elle se classe cinquième au nombre total de projets avec 25 105, soit une hausse de 24 % par rapport à 2021. Nancy, avec ses 15 808 intentions d’embauche, fait partie des cinq bassins d’emploi les plus importants dans la région avec Metz, Reims, Strasbourg et Troyes. Parmi les secteurs d’activité, les services aux particuliers se montrent les plus avenants à l’offre avec 40 % de part des projets de recrutements. Et se classent, avec leurs 4 371 volontés d’emploi, premiers parmi les familles de métier. Juste derrière se trouve le secteur de la santé sociale, culturelle et sportive avec 4 180 projets de recrutement. Le tourisme prend le troisième rang avec 2 450 projets. Les entreprises meurthe-et-mosellannes apparaissent donc prêtes à recruter.