Emploi
Pôle emploi Hauts-de-France : bilan de l'emploi en 2020 et perspectives pour 2021
Le directeur régional de Pôle emploi Hauts-de-France a présenté le bilan 2020 et les perspectives et les enjeux en termes d’emploi pour cette année. Frédéric Danel était pour ce faire entouré des quatre directeurs territoriaux Pôle emploi, qui ont eux apporté leur éclairage sur la situation dans chaque département.
« Même si les Hauts-de-France sont très touchés par le chômage, pour employer un mot à la mode, la région fait preuve, comme elle l’a toujours fait, de résilience. Et elle résiste mieux que les autres à la crise », a souligné en ouverture Frédéric Danel, revenu sur ses terres natales en qualité de directeur régional depuis le 1er février dernier.
Retour sur une année 2020 particulière
Du point de vue de Pôle emploi, le premier trimestre 2020 était, avant le premier confinement, « plutôt encourageant », et s’inscrivait dans le prolongement de 2019, avec une baisse du chômage, une hausse des recrutements et une grosse tension qui arrivait sur le marché du travail.
Le premier confinement donne évidemment un coup d’arrêt à ce dynamisme, avec une chute brutale des offres d’emplois, de 67%. « L’économie est mise sous cloche, avec des impacts très forts au niveau du marché du travail. Comme tous les acteurs économiques, Pôle emploi s’est adapté pour continuer à assurer l’ensemble de ses missions de service public, auprès des entreprises et des demandeurs », commente Frédéric Danel.
Pôle emploi retrouve très rapidement à l’issue du confinement une activité normale et poursuivre les recrutements initiés. Fin 2020, 577 370 demandeurs d’emploi sont inscrits : « Quand on regarde la situation de la région à cette période, l’augmentations du nombre de demandeurs d’emploi s’établit à 1,9% sur un an. Si l’on compare cette évolution à celle de la France, cette dernière atteint les 4,8%. Les Hauts-de-France ont beaucoup mieux résisté que les autres régions ce qui traduit à mon sens la mobilisation de tous les acteurs et notre capacité d’adaptation », pointe le directeur régional.
Une adaptation qui a permis à Pôle emploi d’accompagner plus de 361 000 retours à l’emploi, un quart concernant les jeunes [ndlr, contre 1/ 5e en 2019], « parmi les premières victimes de cette crise sanitaire, qui a amplifié les fragilités ». « Plus de huit entreprises sur dix sont satisfaites des services de Pôle emploi, nous avons gagné des points durant cette période compliquée, poursuit Frédéric Danel qui précise : Quand une entreprise passe par nous, plus de neuf fois sur dix, le recrutement se concrétise. »
Un accompagnement salué par les entreprises et les demandeurs d’emploi
Au rang des faits marquants de 2020 : les plus de 5 700 opérations #Tousmobilisés orchestrées. « Chaque agence du réseau organise une fois par semaine une action qui permet aux entreprises qui recrutent et aux demandeurs d’emploi ayant le profil recherché de se rencontrer », détaille Frédéric Danel.
De l’avis du directeur régional : « Historiquement, nous n’avons jamais eu autant de moyens pour accompagner les entreprises et les demandeurs d’emploi. Je pense à la formation et au travail mené à cet égard avec la Région dans l’ensemble des territoires, pour réponde aux besoins de ces derniers. » En 2021, 100 000 formations seront ainsi proposées, contre plus de 70 000 en 2020.
Les entreprises peuvent également bénéficier d’aides financières (comprises entre 4 000 et 17 000 euros) consultables sur https://www.1jeune1solution.gouv.fr/, les quelque 500 conseillers Pôle emploi dédiés à la relation aux entreprises pouvant également orienter ces dernières au mieux, selon leurs besoins.
Objectif : le maintien des compétences
Aujourd’hui, l’enjeu pour les acteurs de l’emploi est double : accompagner les demandeurs d’emploi, maintenir leurs compétences et répondre aux besoins en compétences des entreprises. Pôle emploi a mis sur pied un programme ambitieux de formations certifiantes, et a effectué en l’an dernier 93 415 entrées en formation, près de 31 500 prestations d’accompagnement et réalisé 6 200 ateliers.
« On insiste beaucoup sur cette notion de compétences, a relevé Frédéric Danel. Cela fait plusieurs années que nous investissons avec les parties prenantes sur ce champ. Lorsqu’on questionne les chefs d’entreprise, ils nous disent attendre en priorité des demandeurs d’emploi qu’ils soient motivés. Nous sommes depuis deux ans sur le savoir-être. Les dirigeants veulent des capacités en termes de comportement, de développement et d’autonomie. On sait qu’il est nécessaire aujourd’hui d’accompagner les salariés dans les évolutions constantes des métiers. »
« La formation est un véritable tremplin vers l’emploi, pour avoir la bonne compétence au bon moment et au bon endroit. Ce qui permet de répondre aux besoins et à la saisonnalité des entreprises », a enchéri Estelle Charles, directrice territoriale Oise. Pôle emploi travaille de concert avec la Région, les Missions locales, Cap emploi et les branches professionnelles pour recouper les besoins identifiés sur le terrain « afin de co-construire une proposition cohérente sur des actions qualifiantes ou certifiantes et sur le financement ».
"La formation est un véritable tremplin vers l'emploi"
Une complémentarité jugée essentielle par Estelle Charles pour sécuriser les parcours, anticiper les recrutements et répondre aux besoins liés à l’actualité. « Le département de l’Oise a par exemple de forts besoins dans le secteur du transport. Plus de 200 formations sont actuellement disponibles », a-t-elle précisé. Ce qu’a pu confirmer Gabriel Noclain, issu d’une famille de routiers, qui a bénéficié de l’appui de Pôle emploi : « Grâce au titre professionnel, le permis poids lourd, que j’ai passé, j’ai été embauché en 15 jours. »
Jean-Pierre Tabeur, directeur territorial de l’Aisne et de la Somme est lui aussi revenu sur les actions de Pôle emploi : « Sortis du confinement nous avons travaillé avec les conseils départementaux, des partenaires incontournables sur le champ de l’insertion. Nous avons créé en octobre dernier Aisne Actifs plus, un temps fort étalé sur une semaine et sur plusieurs sites, pour compenser en partie cette période si particulière du confinement. L’idée était de cibler les plus fragiles, dont près de 2 000 bénéficiaires du RSA, pour que chacun trouve une solution, en emploi, en formation ou en accompagnement ». À l’issue de cette semaine, 600 personnes ont déjà trouvé un emploi ou une formation.
Une action à laquelle ont participé 266 entreprises partenaires et qui s’inscrivait pleinement dans la "Stratégie pauvreté" initiée au plan national. L’opération a été déclinée dans trois autres départements des Hauts-de-France, une seconde édition aura lieu dans l’Aisne en mai prochain.
Parmi les entreprises partenaires : le centre de formation Promotrans de Saint-Quentin, spécialisé dans le transport, grâce à qui il a été possible de tester un simulateur de conduite. « Sur la quarantaine de personnes que nous avions convoquées, 13 ont été positionnées pour intégrer des formations en décembre dernier », a ajouté le directeur de Promotrans Lorenzo Negretti.
Le plan de relance, point central de l’action de Pôle emploi
Frédéric Danel a ensuite tenu à revenir sur le plan de relance, et sur l’enjeu qu’il représente : « Il faut se souvenir que nous disposons de moyens dont historiquement nous n’avons jamais bénéficié, avec 35 000 personnes qui ont intégré un dispositif d’accompagnement intensif et des conseillers dédiés dont le nombre a augmenté et qui travaillent pour certains en binôme avec les travailleurs sociaux des conseils départementaux. »
Les ambitions fortes de Pôle emploi pour cette année : contribuer à accélérer les recrutements, sécuriser les demandeurs d’emploi sur leurs droits et adapter l’offre de service avec des stratégies territoriales.
« Il faut avoir en tête que nous diffusons plus de 40 000 offres d’emploi sur notre site Internet, dont la moitié sont des contrats CDI. Ce qui veut dire que les entreprises continuent de recruter, dans tous les secteurs, excepté ceux qui sont encore très impactés », a conclu Frédéric Danel.*
(source Pôle emploi/ montage PLG)
L'emploi par département
- Dans la Somme, au quatrième trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s'établit en moyenne à 32 560. Ce nombre baisse de 5,4% sur un trimestre (soit -1 850 personnes) et progresse de 4,1% sur un an.
Le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant ou non exercé une activité s'établit lui en moyenne à 54 020 au quatrième trimestre 2020. Un nombre en baisse de 2,0% sur un trimestre (soit -1 110 personnes) et qui progresse de 1,8% sur un an.
- Dans l'Aisne, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s'établit en moyenne sur le trimestre à 35 550, soit une baisse de 4,2% sur un trimestre (-1 540 personnes) et en progression de 4,4% sur un an.
55 480 demandeurs d'emploi des catégories A, B et C sont enregistrés au quatrième trimestre 2020, en baisse de1,6% sur un trimestre (soit -930 personnes) et en progression de 3,0% sur un an.
- L'Oise enregistre elle ce même trimestre 43 540 demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi de catégorie A, soit une baisse de 5,1% sur un trimestre (-2 350 personnes), un nombre en progression de 7,6% sur un an.
Le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B, C s'établit en moyenne à 70 060 au quatrième trimestre 2020. Ce nombre baisse de 2,1% sur un trimestre (soit -1 480 personnes) et progresse de 4,5% sur un an.