Aménagement
Poix-de-Picardie veut faire renaître sa rivière
La Poix a été enterrée il y environ 100 ans pour permettre l‘aménagement d’une grande place. La municipalité entend la retrouver et réaliser autour un véritable poumon vert. Un projet d'envergure.
Picardie la Gazette : Présentez-nous votre commune…
Rose-France Delaire : La commune compte environ 2 500 habitants, un chiffre en hausse depuis dix ans, notamment grâce à la création d’un lotissement. Un autre de 45 logements se construit, qui comptera entre autres 36 pavillons, une vingtaine sont déjà sortis de terre. C’est une population jeune qui va venir y habiter.
Nous avons en effet un potentiel intéressant que ce soit au niveau économique ou social. Offrir un maximum de services à la population a toujours été une volonté municipale. Cela nous a permis de rester chef lieu de canton. Le siège de la Communauté de communes somme sud ouest se trouve aussi à Poix.
De quels services dispose la population ?
Le pôle scolaire s’étend de la maternelle jusqu’au collège, ce qui représente environ 800 élèves. Nous avons pu garder notre gare. Nous nous trouvons notamment sur l’axe Rouen-Amiens, ce qui permet aux jeunes de prendre le train pour poursuivre leurs études, en particulier à Amiens.
Nous avons en projet d’aménager un espace de covoiturage/ parking pour les voyageurs dans les prochains mois. Côté routier, nous sommes au carrefour de la Somme, de l’Oise et de la Seine-Maritime. L’embranchement avec l’A29 est situé à Croixrault à quelques kilomètres.
En ce qui concerne les commerces, nous sommes chanceux de pas avoir de vitrines fermées et de bénéficier d'artisans de grande qualité. La ville compte un restaurant qui fait hôtel, nous manquons seulement à mon sens d’une maison de la presse et d’une auto-école.
Trois moyennes surfaces sont installées dans la commune, nous regrettons que le bâtiment où avait été aménagé un magasin de bricolage soit aujourd’hui abandonné, je m’étonne d'ailleurs qu'il soit toujours vacant. Le marché dominical est aussi atout pour notre ville.
L'offre de santé est également bien étoffée, avec une maison de retraite, une maison de santé, un cabinet de radiologie, un laboratoire, un dentiste, deux pharmacies… Le pôle social est aussi développé avec la présence d'un institut médico-éducatif, une boutique solidaire, une épicerie solidaire, une recyclerie, un foyer de vie, un Esat, une maison de retraite, un centre de secours, une gendarmerie. La Maison du Département accueille elle des assistante sociales.
Le tissu entrepreneurial est aussi dense ?
De belles entreprises sont effectivement implantées sur notre territoire, comme Saica pack qui emploie 150 salariés ou dans la zone d’activités Le Frier-La Hayette, gérée par la Communautés de communes. Un fabricant de fers à chevaux en aluminum Deltacast y est installé, de même que la menuiserie Nollet, Techno pieux, Constructions Métalliques Bosquelloises, le sous-traitant automobile Rehau, pour ne citer qu'eux. Au total, Poix rassemble plus de 1 300 emplois, en majorité dans le secteur administratif et social.
La ville a intégré le programme Petits villes de demain, que cela induit-il ?
Un chef de projet a été recruté par la Communauté de communes et prendra ses fonctions en septembre prochain, nous le partagerons avec Conty, notre binôme. Nous avons un gros projet de revitalisation du centre-ville. La place de la République est une aire de stationnement de 160 places, le but est de les répartir autrement, sur le pourtour et de mettre en place du stationnement limité mais toujours gratuit.
L’ambition est de faire réapparaitre en grande partie le lit historique de la rivière La Poix qui coule sous la route, la place et la salle des fêtes et que l’on retrouve à côté de notre cinéma, géré par une association de bénévoles.
Nous voulons planter des arbres autour. L’espace sera libéré pour le marché, les deux foires annuelles et la cinquantaine d'associations de la ville. L’ambition est vraiment de ramener la nature en centre-ville.
Pour cela, nous avons été lauréats en 2018 d’un appel à projets du Conseil départemental. Techniquement et financièrement, le projet a encore besoin de mûrir. Nous attendons notamment le montant de l’aide qui nous sera octroyée par l’Agence de l’eau. Le lancement des marchés publics est prévu pour la fin 2022 et le démarrage des travaux pour 2023.
Que tout le monde se rassure, la rivière ne prendra pas toute la place, elle va permettre de créer des poches d’oxygène en centre-ville. La ville étant encaissée, elle est entourée de verdure, avec ce projet, il s'agit d'une continuité. Je suis fière de dire que la commune peut répondre à beaucoup de besoins pour ses habitants.
Avez vous d’autres projets ?
Nous menons des études, en collaboration avec la Direction régionale des affaires culturelles, sur notre église Saint-Denis, qui est classée. La toiture va être refaite en partie, la charpente est à revoir, de même que le sol. La pierre doit être vérifiée ainsi que les vitraux. Nous voulons aussi nous pencher sur les mobilités douces, tout en tenant compte de notre important trafic. Nous aimerions relier les quartiers au centre dans un premier temps, puis à la gare. Et le conseil municipal a récemment donné son accord pour la création du
tout premier crématorium dont le mode de gestion reposera sur le principe
d'une concession de service public.