"Plus de sons, moins de répression": défilés en France pour défendre les free-parties

Plus de 20.000 personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France pour défendre les free-parties, dont une proposition de...

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France pour défendre les free-parties, dont une proposition de loi veut "renforcer la pénalisation" © GABRIEL BOUYS
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France pour défendre les free-parties, dont une proposition de loi veut "renforcer la pénalisation" © GABRIEL BOUYS

Plus de 20.000 personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France pour défendre les free-parties, dont une proposition de loi veut "renforcer la pénalisation".

Parmi les 23 cortèges musicaux intitulés "Manifestives" organisés sur tout le territoire, les plus gros contingents de "teufeurs" ont été recensés par la police à Marseille (1.600), Nantes (au moins 2.000 personnes), Bordeaux (3.100 manifestants) et Paris (4.800).

"On vient manifester pour montrer aux gens ce qu'est le mouvement free-party, et aussi contre la répression et les violences des forces de l'ordre", a dit à l'AFP Paul, 24 ans, venu depuis la ville voisine d'Aubagne manifester à Marseille. "On ne veut pas de cette loi qui prévoit de la prison pour les organisateurs. On est un mouvement attaché à la liberté, à l'autogestion, au partage".

Les free-parties sont des rassemblements non-déclarés et gratuits pouvant réunir des milliers de personnes, parfois pendant plusieurs jours.

La foule a brandi des pancartes proclamant "la teuf ne vole pas les fonds publics", "plus de sons, moins de répression", "liberté, égalité, tape du pied", "je rêve d'un monde où j'ai le droit de danser", "laissez nous vivre libres" ou encore "plus de teufs, moins de keufs".

A Nantes (Loire-Atlantique), au moins 2.000 personnes ont défilé en musique dans le centre-ville, derrière plusieurs camions chargés de systèmes-son et décorés de banderoles marquées "On va faire péter le son face à la répression" et "Mourir en dansant plutôt que vivre en rampant". 

"Les fêtes, la danse, sont un espace de liberté que nous ne sommes pas prêts à nous voir retirés", a déclaré Nina Pascal, 24 ans. 

Laissez-moi danser

Des "manifestives" similaires ont été organisées à Lille (950 personnes), Toulouse, Brest, ou Besançon. A Strasbourg, une centaine de "teufeurs", refoulés du centre-ville, ont installé un mur de son à la faculté avant d'être évacués dans la soirée.

Tous ont protesté contre une proposition de loi visant à "renforcer la pénalisation de l'organisation" des free-parties, qui "se transforment souvent en lieux de dérapages" selon les 44 députés de la majorité présidentielle à l'origine du texte.

Outre des amendes, y compris pour les participants, elle prévoit jusqu'à six mois de prison pour toute personne "participant à l'organisation" d'une free-party - de l'édification d'un mur de son à l'installation d'un food-truck - et la confiscation du matériel saisi.

"Je peux comprendre qu’ils n’aient pas envie qu’on fasse des teufs sur des lieux privés mais il n’y a pas que des dégradations, on essaie de faire attention. Il faudrait essayer de trouver un moyen pour que tout le monde puisse bien s’entendre, là la répression est violente, des gens peuvent aller en prison juste pour avoir voulu mettre du son dans un champ", a expliqué dans le cortège lillois Louise Duconget, étudiante en médecine, arborant sur le dos une pancarte "je suis comme Dalida, laissez-moi danser".

Le 5 avril, environ 1.500 "teufeurs" ont défilé au son de la musique techno à Montpellier, pour défendre leur "droit fondamental" à la fête après l'interdiction pour un an des rave-parties dans le département de l'Hérault.

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