Plus de 60 milliards à investir dans le transport et la logistique
Réuni en plénière le 7 novembre dernier, le CESER Hauts-de-France a présenté son rapport sur la logistique et le transport de marchandises en Hauts-de-France. L’occasion de faire l’état des lieux de ces secteurs et de partager quelques préconisations.
Le CESER des Hauts-de-France a mené l'enquête. Mieux structurés, le transport et la logistique, pourraient être des atouts considérables pour la région. D’autant que sur le territoire, les entreprises, sont de plus en plus nombreuses à vouloir rapatrier leurs productions. «Il y a une grande volonté de réindustrialisation, ce qui est positif pour le développement économique d’une région. Seulement, il faut que les chaînes de transport et de logistique suivent. Sinon, les industriels n’y trouveront aucun intérêt» introduit Laurent Degroote, président du CESER Hauts-de-France.
Moderniser et verdir
Pour moderniser et verdir l’ensemble des chaînes de transport et de logistique dans la région, le CESER a estimé que 60 à 100 milliards d’euros devraient être investis. Une somme rondelette, dans une région pourtant déjà bien lotie. «Les Hauts-de-France disposent d’un réseau ferroviaire dense, d’une façade maritime avec une activité fortement diversifiée, d’un réseau routier performant, de deux aéroports majeurs, proches de Roissy, et d’un réseau portuaire et multimodal intérieur bien maillé, liste Laurent Degroote... Cependant, aujourd’hui, la majorité des marchandises sont transportées par camion, via la route.»
Or pour le CESER Hauts-de-France, l’une des clés serait de concevoir une logistique conforme au développement durable. «Pour cela, il est important que les décideurs se penchent sur le report multimodal. Les marchandises ne doivent pas uniquement passer par la route, mais par le train, le bateau ou l’avion» affirme le président. Le Canal Seine Nord Europe, une fois achevé, devrait participer à cet effort. De plus, les entreprises du transport guettent de près les innovations poids-lourds. Un jour, peut-être, des camions électriques circuleront sur nos routes.
Vers
un Plan Logistique Régional ?
Le CESER est conscient que moderniser et verdir l’ensemble des chaînes de transport et de logistique, requiert une enveloppe budgétaire colossale... Mais l’organisme l’assure : «les retombées seront positives». Pour lui, grâce à cela, de nouvelles entreprises viendront s’installer sur le territoire, des sociétés rapatrieront leurs productions et des emplois seront créés. «Si les décideurs repensent le transport et la logistique, de nouveaux métiers vont apparaître et de nouveaux postes vont être créés, martèle Laurent Degroote. Ce sera alors aux organismes de formation et aux écoles, de proposer des formations et des cursus en lien avec ces nouveaux métiers et les besoins des entreprises du territoire». Sous peine, une fois encore, de peiner à recruter.
Reste que l'argent reste le nerf de la guerre économique... «Pour dépasser les contraintes du financement public et les limites de l’autofinancement, il convient d’élaborer de véritables stratégies financières» lance Laurent Degroote. La création d’un Plan Logistique Régional est évoquée. «La région doit être un interlocuteur aidant tant au niveau de l’information sur les dispositifs existants, qu’au niveau du conseil dans le montage des opérations» a conclu le président du CESER Hauts-de-France, qui a aussi souligné l’importance de diversifier les financements privés et d’intégrer les collectivités dans les projets locaux. Toutes ces préconisations ont de quoi faire des Hauts-de-France, l’un des plus gros hubs logistique européen.