Plongée dans la vie et l'œuvre des Dumas

Le musée Alexandre Dumas de Villers-Cotterêts propose une immersion dans les pas de la famille Dumas. À travers les parcours de vie d'une grande richesse du général Dumas, d'Alexandre Dumas père, auteur du Comte de Monte-Cristo, et de Dumas fils, c'est un pan de l'histoire de France et de la littérature qui se raconte aux visiteurs.

La statue de Dumas trône dans le centre-ville de Villers-Cotterêts à quelques mètres du musée Dumas. (c) Marie-Line Waroude
La statue de Dumas trône dans le centre-ville de Villers-Cotterêts à quelques mètres du musée Dumas. (c) Marie-Line Waroude

Villers-Cotterêts, petite commune de 10 000 âmes et surtout patrie des Dumas. La cité cotterézienne, déjà célèbre pour l'ordonnance de 1539 prise par François 1er et imposant le français dans les actes administratifs, est en effet une terre littéraire. À quelques encablures de son château royal fraîchement et sublimement restauré se niche le musée Alexandre Dumas, géré par la ville de Villers-Cotterêts. Il rappelle aux visiteurs l'épopée des Dumas, tous liés à Villers-Cotterêts en commençant par brosser le portrait du général Dumas, le moins connu des trois Dumas mais pas le moins illustre. 

L'illustre Général Dumas 

«On connaît moins le grand-père, Thomas-Alexandre Davy de la Pailleterie dit le général Dumas, né en 1762 à Saint- Domingue et décédé à Villers-Cotterêts, dont l’image héroïque est immortalisée grâce au talent du peintre Olivier Pichat, un tableau que le visiteur peut admirer dans une de nos salles d'exposition, situe Pauline Hébert, médiatrice du musée. Son histoire est rocambolesque, il a été élevé comme un noble et va montrer une vraie habileté à l'escrime. Après une brouille avec son père, il décide d'entrer dans l'armée, prend le nom Dumas de sa mère qui était une esclave, et décide de débuter comme simple soldat avant de gravir les échelons». 

Il débarque à Villers-Cotterêts en 1789 avec son régiment de dragons afin de sécuriser la ville et rencontre sa future épouse Marie-Louise, fille de l'aubergiste chez lequel il loge. Loué pour ses qualités militaires et son héroïsme y compris par Napoléon avec lequel il combat en Italie et en Égypte, le général Dumas terminera sa vie dans un certain dénuement, dégradé et mis à la retraite sans qu'il ne perçoive sa solde. Un destin fait d'injustice qui peut faire penser à l'histoire du Comte de Monte-Cristo, le célèbre roman écrit par son fils Alexandre.

Un tableau d'Olivier Pichat représentant le général Dumas est visible au musée. (c) Marie-Line Waroude

La jeunesse de Dumas père à Villers-Cotterêts

Une salle du musée est dédiée à l'auteur des Trois Mousquetaires, né à Villers-Cotterêts et ayant effectué deux ans de scolarité à l'école qui porte aujourd'hui son nom. «L'école ne l'intéresse pas beaucoup, il a une dizaine d'années mais il préfère aller passer ses journées dans la forêt de Retz quitte à être repris par les gardes-chasse et à l'âge de 11 ans, il devient saute-ruisseau c'est-à-dire coursier pour des études notariales», explique la médiatrice du musée. Dumas reste à Villers-Cotterêts jusqu'à ses 20 ans, avant d'aller à Paris où il va tenter sa chance en tant que dramaturge, se construire une culture littéraire et fréquenter les salons. Il écrit aussi des romans feuilletons dans les journaux puis finit par rencontrer le succès avec la pièce Henri III et sa cour, jouée avec succès à la Comédie Française. Certaines de ses œuvres feront référence à sa ville d'origine comme Catherine Blum ou encore Le meneur de loups, un conte fantastique dont l'intrigue se situe à Villers et dans les environs. «Alexandre Dumas voyage beaucoup, vit une vie assez remplie à Paris mais il revient régulièrement dans sa ville d'origine», précise Pauline Hébert. 

L'auteur des Trois Mousquetaires tient une place à part au sein du musée. (c) Marie-Line Waroude

Alexandre Dumas fils, connaîtra lui aussi un succès important à son époque et son roman La Dame aux Camélias reste aujourd'hui son œuvre la plus connue. Une salle dédiée raconte également son histoire singulière, lui qui ne sera reconnu par son père que dans un second temps. Dans le prolongement d'une visite à la Cité internationale de la langue française ouverte depuis un an au sein du château de Villers-Cotterêts (voir encadré), le musée Dumas s'impose comme une halte enrichissante.

L'effet Cité de la langue française

L'effet Cité internationale de la langue française joue à plein pour le musée Dumas. Sa fréquentation bénéficie fortement de l'ouverture de cette nouvelle institution culturelle inaugurée en 2023. «Nous avions une affluence d'environ 1 800 visiteurs par an avant l'ouverture de la Cité, et pour 2024, nous sommes à 7 500 entrées, dévoile Pauline Hébert, médiatrice du musée Dumas. Nous avons un peu plus d'individuels mais ce sont surtout les groupes qui sont plus nombreux qu'avant et les scolaires qui venaient surtout du secteur, viennent désormais de plus loin, des régions parisienne et rémoise».

Dumas attaché à la ville

L'Aisne est une terre littéraire pour les Dumas, comme l'a écrit Alexandre Dumas père dans Mes mémoires : «Je suis né à Villers-Cotterêts, petite ville du département de l'Aisne, située sur la route de Paris à Laon, à deux cents pas de la rue de la Noüe, où mourut Demoustier, à deux lieues de La Ferté-Milon, où naquit Racine, et à sept lieues de Château-Thierry, où naquit La Fontaine. J'y suis né le 24 juillet 1802, rue de Lormet...»