Conjoncture

Plastiques de l’Aisne : assurer un carnet de commandes rempli malgré un manque de personnel et une hausse des coûts

À Braine, malgré la hausse du coût des matières premières et des difficultés à recruter, Plastiques de l’Aisne a un carnet de commandes rempli qu’elle entend honorer dans les meilleures conditions.

L’entreprise, basée à Braine, est spécialisée en chaudronnerie plastique et travaille sur mesure. @Plastiques de l’Aisne
L’entreprise, basée à Braine, est spécialisée en chaudronnerie plastique et travaille sur mesure. @Plastiques de l’Aisne

« C’est une catastrophe », réagit, face aux difficultés de recrutement, Bruno Nollet, Directeur général de Plastiques de l’Aisne. L’entreprise basée à Braine est spécialisée en chaudronnerie plastique et travaille sur mesure pour ses clients. 

« Nous transformons des plaques plastiques que nous usinons, découpons, soudons pour réaliser des cuves cylindriques ou rectangulaires, de un à 100 000 litres, utilisées dans l’industrie. Elles servent pour le traitement de surface, pour le stockage… nous faisons également des gaines », résume le responsable. Des équipes interviennent sur site pour installer les cuves.

Pénurie de CV et gros carnet de commandes...

Aujourd’hui, 43 personnes sont employées et quatre postes de chaudronniers sont ouverts. « Nous n’avons pas de candidatures, se désole le responsable. Alors qu’auparavant, il y avait toujours des gens qui venaient spontanément déposer leur CV ou l’envoyaient par mail. » 

Un phénomène qui s’est installé avec les années, est qui a connu une accentuation avec la crise sanitaire. « Les agences d’interim connaissent les mêmes problèmes. Quand je les appelais, dans la demi-heure suivante, j’avais six à dix CV pour faire un choix. Aujourd’hui, j’en reçois un… »

L’interim permet tout de même de palier partiellement les difficultés de main d’œuvre. Avec une limite, le turn-over qui nécessite de former aux spécificités de l’entreprise chaque nouveau venu

« J’ai quatre intérimaires. L’un est un retraité qui arrondit ses fins de mois. Aucun des trois autres n’a envie de travailler en CDI », constate Bruno Nollet. Une situation qui freine le développement de Plastiques de L’Aisne qui a réalisé, l’année dernière un chiffre d’affaires de 7,5 millions d’euros

« Nous avons un gros carnet de commandes, nous n’avons jamais eu autant de travail. Nous arrivons à répondre à la demande, mais nous pourrions aller plus vite. En attendant, les salariés jouent le jeu et font des heures supplémentaires. Et nous savons les remercier en retour. »

Autre préoccupation, la hausse du coût des matières premières : polyéthylène, polypropylène, PVC, PE100, PE1000, en provenance d’Allemagne, mais aussi des métaux utilisés pour renforcer les cuves sont concernés. 

« Les prix ont explosé, avec une augmentation moyenne de 40% sur un an », constate le dirigeant. L’entreprise ayant un important stock, elle dispose, à l’heure actuelle, d’une sécurité relative, mais pour autant, une répercussion est incontournable auprès des clients. « Quand on me demande un geste commercial sur des devis faits il y a un certain temps, je réponds que la meilleure remise que je peux faire, c’est de maintenir le prix proposé », conclut Bruno Nollet.