Plaisir écoresponsable autour d’un carré de chocolat

On évoque souvent les entrepreneurs dynamiques de la région – à juste titre ! – et on peut aisément parler aussi de nos étudiants et de leur capacité à entreprendre pendant leur cursus scolaire. Beaucoup sautent le pas avec un grand professionnalisme et nourrissent le rêve de voir grandir leur société. C’est le cas de Corentin Desplanques et Vianney Dhalluin : avec Scrap&Chocolates, ils allient savamment plaisir du chocolat et consommation solidaire.

Vianney Dhalluin et Corentin Desplanques.
Vianney Dhalluin et Corentin Desplanques.

Etudiants en dernière année à l’ITEEM – un département codirigé par Centrale Lille et Skema Business School –, Corentin Desplanques et Vianney Dhalluin ont décidé de mettre à profit leur formation d’«ingénieur manager et entrepreneur» en créant leur propre entreprise. «Je suis parti neuf mois en stage au Pérou où j’ai managé ChocoMuseo, le musée du Chocolat, à Cuzco. Puis je suis allé à Lima en ouvrir un autre. J’y ai rencontré la famille chez qui j’ai logé, la mère faisait du scrapbooking, commençait à réaliser des boîtes et voulait se lancer dans la fabrication de chocolat», se souvient Corentin Desplanques. Une sorte de déclic pour le jeune étudiant. Il revient en France des idées plein la tête, une maîtrise de la fabrication du chocolat dans ses moindres détails et l’envie de monter avec Vianney leur propre structure. L’un spécialisé en marketing et commerce, l’autre en gestion de sites web : l’alliance parfaite. C’est ainsi que naissent Packaging Scrap&Co et la marque «Scrap&Chocolates», proposant, via un site internet, des chocolats de dégustation grands crus, emballés dans des boîtes en scrapbooking entièrement réalisées à la main au Pérou (par la famille d’accueil de Vianney) et personnalisées selon les occasions (mariage, naissance, remerciements, etc.).

 

Double système solidaire. Parce que cela fait partie intégrante de leur état d’esprit, Corentin Desplanques et Vianney Dhalluin ont choisi de travailler dans une démarche écoresponsable : le chocolatier qui les fournit en tablettes de chocolat est lillois1, les boîtes sont renvoyées en région pour être assemblées dans un ESAT2 à Tourcoing. «C’est important de voir les choses différemment et d’entreprendre autrement. La crise montre bien que le système actuel bascule. Nous misons sur des partenariats de confiance. 

D.R.

Vianney Dhalluin et Corentin Desplanques.

Nous payons la famille qui réalise les emballages 50% plus cher mais c’est grâce à cela qu’elle peut se développer. Elle a aussi pu créer sa société grâce à cette activité», poursuit Corentin Desplanques. Lancé il y a quelques semaines, le site internet propose plus de 80 modèles de boîtes, plusieurs références de tablettes et une formule d’abonnement : «Chaque mois l’internaute reçoit un chocolat de dégustation avec une fiche de renseignement et des recettes.» Et, surtout, les créateurs misent sur une qualité au top : quelques produits sont labellisés bio, d’autres ne le sont pas car les producteurs locaux n’ont pas les moyens de s’offrir la labellisation mais la production l’est, sans pour autant être estampillée du logo AB. «Il y a beaucoup de travail illégal d’enfants sur les plantations d’Afrique. Nous travaillons le chocolat pure origine pour sa qualité, sa traçabilité mais aussi parce qu’il y a des projets sociaux qui sont menés sur ces plantations», détaille Corentin Desplanques.

 

Projets et développement de marques. Scrap&Chocolates semble être la première pierre de l’édifice. D’autres marques devraient voir le jour. Corentin, Vianney et leur chocolatier ont décliné le concept en imaginant une boîte remplie de bonbons qui représentent les cabosses (les fruits du cacaoyer) à différentes étapes de maturation. Chaque couleur symbolise un chocolat d’un pays différent, avec des saveurs propres à chacun. Ils participeront également à la première édition du salon du chocolat de Bruxelles en février prochain et proposeront des ateliers de fabrication de chocolat chaud. Des tablettes aux saveurs inattendues feront aussi leur apparition : au curry, au sel de Guérande, à la lavande… Et ils souhaitent aussi se lancer sur une plate-forme dédiée aux mariages. Pourquoi pas décliner également leur packaging 100% manuel à d’autres produits ?

 

MyMajorCompany. Etape clé d’un jeune créateur pour pouvoir se faire connaître, la plate-forme de financement participatif connaît un franc succès dans la région. Corentin et Vianney ne sont, bien entendu, pas passés à côté et ont pu récolter 2 800€ par le crowdfunding. Ils sont actuellement à la recherche de financements complémentaires pour lancer leurs nouveaux projets et consolider leur entreprise.

1. Boutique Espadana, “Artisan en’or”, dans le quartier République/Beaux-Arts.

2. Etablissement et service d’aide par le travail.

 

Les Français, amoureux du chocolat

Avec 74 tablettes par an (soit 7,4 kilos de chocolat), la France se situe au 8e rang européen, bien loin derrière le numéro 1, l’Allemagne, avec 11,4 kilos. Consommé avec modération, le chocolat noir permettrait de vivre un an de plus ! Composé d’antioxydants, de théobromine (un cousin de la caféine qui a les propriétés de développer les endorphines), reconnu comme antidépresseur naturel, le chocolat est bon pour le cœur, le cerveau, les dents… Nul besoin, donc, d’y résister !