Pire séance depuis mars de la Bourse de Paris, sonnée par la hausse des taux d'intérêt

La Bourse de Paris a chuté de plus de 3% jeudi, sa pire séance depuis mars, subissant de plein fouet la brusque remontée des taux sur le marché obligataire après des signaux de...

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT
La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT

La Bourse de Paris a chuté de plus de 3% jeudi, sa pire séance depuis mars, subissant de plein fouet la brusque remontée des taux sur le marché obligataire après des signaux de sévérité de la banque centrale américaine. 

L'indice vedette CAC 40 a perdu 228,52 points à 7.082,29 points, sa pire séance depuis le 15 mars. Après quatre séances dans le rouge cette semaine, ses pertes sont de 4,29%, soit la plus mauvaise performance hebdomadaire de l'année. 

L'indice retombe même à son plus bas niveau depuis le 27 mars. 

Ailleurs en Europe, les pertes ont aussi été notables à Londres (-2,17%) et Francfort (-2,57%). 

La cote parisienne a ouvert dans le rouge, mais a surtout vu sa chute s'accentuer en deuxième partie de séance, après la publication de créations d'emplois aux États-Unis deux fois plus nombreuses qu'attendu,et au plus haut depuis un an selon l'enquête ADP/Standford Lab.  

Ces données surviennent avant la publication du rapport officiel sur l'emploi vendredi.

Les données de jeudi "sous-entendent que le marché de l'emploi continue de se tendre", explique Alexandre Baradez, analyste d'IG. 

Or, le marché de l'emploi est un des baromètres de la Réserve fédérale américaine pour calibrer sa réponse face à l'inflation, déclinante mais encore nettement au-dessus de l'objectif de 2%. 

Par conséquent, "le marché des taux obligataires considère [comme probable] le risque d'avoir une hausse en juillet et une autre en septembre" de la part de la Fed pour combattre encore l'inflation, après dix relèvement de taux depuis 2022 et une pause lors de la dernière réunion. 

Le taux d'intérêt français à 10 ans a flambé pour frôler les 3,20%, soit plus au niveau depuis mars, alors qu'il n'était qu'à 3,02% mercredi. C'est son plus haut niveau depuis son record décennal début mars. Le taux français à 2 ans a aussi nettement monté pour terminer autour à près de 3,45%, contre 3,38% mercredi. 

Cette analyse a été confortée par une déclaration de Lorie Logan, membre du comité monétaire de la banque centrale (FOMC) qui estime qu'il faut mener "une politique plus restrictive".

Mercredi, le compte-rendu des discussions de la réunion de juin de la Fed avait été "dur dans sa tonalité", selon M. Baradez, montrant "des discussions intenses", sur l'opportunité de la pause.

Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé en baisse.

La plus forte baisse est pour le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (-5,55% à 47,34 euros), le secteur immobilier étant sensible aux taux d'intérêt. 

Le secteur technologique a aussi souffert avec Capgemini à -4,54% à 167,10 euros, STmicroelectronics (-5,12% à 43,05 euros),  Teleperformance (-4,23% à 146,15 euros). 

Les valeurs du luxe, poids lourds de l'indice et dont les valorisations très élevées sont aussi sensible aux variations des taux, n'ont pas échappé à la tendance: Hermès a chuté de 4,79% à 1.840 euros, LVMH de 3,72% à 816 euros. 

Seules les valeurs au profil défensives, un peu plus recherchées en cas de coup de chaud sur les marchés, ont mieux tenu, comme Carrefour (-0,44% à 16,80 euros), ou Orange (-1,06% à 10,48 euros). 

Euronext CAC40

fs/liu/LyS

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