Piqûre de rappel pour les entreprises du bâtiment
Une nouvelle campagne, menée par le Réseau des Maisons de l’emploi, rappelle aux entreprises que la mention «Reconnu garant de l’environnement» est une clé d’accès aux travaux de rénovation énergétique décidés par les particuliers
La mention RGE, pour “Reconnu garant de l’environnement” (le “g” a signifié “Grenelle” aux débuts du sigle) découle des politiques publiques voulant favoriser les économies d’énergie dans le bâtiment. Entrée en vigueur le 1er juillet 2014, elle vise les artisans et entreprises de ce secteur de la rénovation qui sont spécialisés dans les travaux dits d’efficacité énergétique et dans les installations faisant appel aux énergies renouvelables. Pour obtenir la mention RGE (on dit aussi certification, qualification, labellisation), ces professionnels doivent se soumettre à un parcours payant de formation et de labellisation, qui comprend des variantes selon les qualifications obtenues par les entreprises. Ensuite, grâce à ce sésame, ces dernières ont accès aux chantiers de rénovation donnant droit aux avantages fiscaux accordés par l’Etat aux particuliers : écoprêt à taux zéro, crédit d’impôt transition énergétique, primes liées aux certificats d’économie d’énergie.
Engouement faible. Ce dispositif n’a apparemment pas déclenché de ruées sur les formations. D’où une campagne de relance marquée par la diffusion (elle était en cours fin décembre) d’un document très pragmatique rappelant aux entreprises la marche à suivre et les arguments cités plus haut. Ce document se présente sous la forme d’un hors-série de la lettre “Echo/Eco” des communautés d’agglomération de la Porte du Hainaut et de Valenciennes Métropole, mais avec un contenu inédit et de portée régionale. Comme l’expliquent Laurence Duhamel-Hachin et Stéphane Dron, de Cambrésis emploi, il s’agit là d’une œuvre collective, coécrite par les Maisons de l’emploi (et du développement durable) de la région, avec le soutien de la Chambre des métiers et de l’artisanat et des espaces Info-énergie. Tous deux constatent que les chiffres disponibles font état d’un taux de labellisation de TPE et de PME relativement faible, compris entre 10 et 20%. Ils reconnaissent toutefois que “ça a bougé en 2015” et que des démarches, non encore abouties, sont en cours. Un bond du pourcentage pourrait donc être constaté dans les premiers mois de 2016.
Un hors-série très pratique. Le document de huit pages, façon piqûre de rappel, est disponible sur Internet et dans les circuits professionnels (comme les fournisseurs de matériaux). Il se veut très pratique en répondant aux questions de base : pour qui la RGE (quelles entreprises et quels métiers du bâtiment sont concernés) ? Que recouvre ce label ? Quelles étapes sont à franchir (la formation dure trois jours et la certification prend quelques mois) ? Mais aussi quelles formations sont dispensées ? Quel coût pour ces formations, audits et certifications (dans les 1 000 à 1 300 euros étalés sur quatre ans) ? À quels organismes s’adresser ? Le hors-série se présente plus comme un document pédagogique que de communication…
Ne pas oublier les clients. Y a-t-il des freins à cette démarche ? Peut-être. Plusieurs constats : la certification n’est pas obligatoire au sens juridique du terme ; tous les métiers du bâtiment ne sont pas concernés. Il faut regarder de plus près les caractéristiques actuelles des marchés de la rénovation et du neuf chez les particuliers ; les entreprises de petite taille, accaparées par le quotidien, attendent peut-être d’avoir un besoin urgent du label et doivent déléguer une personne de confiance à ces formations (c’est souvent le chef d’entreprise qui s’y colle)…
Le label RGE concerne les entreprises, mais ce sont les particuliers qui engagent ou pas des travaux de rénovation, selon l’état de leurs finances, de leurs propres capacités à en faire une part et de leur confiance dans les professionnels. Des questions se posent sans doute sur l’effet incitatif de ces aides publiques. Avec la RT 2012 (Réglementation thermique), l’offre s’est singulièrement compliquée pour les particuliers, sauf s’ils s’y connaissent un peu en matière d’étanchéité, de ponts thermiques, de mise en œuvre des matériaux et de coordination des corps de métiers… Ils ont besoin, pour leur part, d’avoir des garanties sur la bonne réalisation des travaux d’isolation. Les espaces Info-énergie sont là pour les éclairer.