Piet Brysse investit sur une friche industrielle
La fermeture d’une usine de fabrication de fil de fer fin 2013 avait laissé en friche des bâtiments et un terrain de 13 hectares à l’entrée de Bourbourg. En 2015, un investisseur belge s’est porté acquéreur de l’ensemble pour y aménager un parc d’activités mêlant PME, artisans, commerces et à terme, logements.
«C’est le projet professionnel de toute une vie, c’est ici que je mets toute mon énergie.» Ainsi s’exprime Piet Brysse, investisseur belge installé du côté de Bruges, lorsqu’il parle de la zone d’activités qu’il est en train de créer à Bourbourg. Dirigeant d’une société d’investissement et de droit rural, il arrive dans la région dunkerquoise avec en tête le projet d’acheter des terres agricoles pour les louer à des exploitants. À la place, un notaire de Bourbourg lui propose un terrain de 13 hectares et 55 000 m² de bâtiments, pour la plupart vétustes. Il s’agit d’une ancienne tréfilerie que le groupe belge Betafence a définitivement fermée un an plus tôt. «Je suis venu visiter l’ensemble et j’ai décidé d’acheter. Sans savoir ce que j’allais en faire», précise, imperturbable, Piet Brysse. L’homme se donne quelques mois pour réfléchir et, en attendant, fait démolir les bâtiments dont il n’y a plus rien à attendre. «Ensuite, j’ai créé différentes zones sur le terrain. Cela m’a beaucoup aidé à y voir plus clair. C’est comme cela que mon projet de développement d’un parc d’activités a vu le jour», commente-il.
Un investissement de 25 à 30 millions d’euros
Située à mi-chemin entre Dunkerque et Calais, en bordure d’autoroute, la zone qu’il imagine est plutôt bien placée. Piet Brysse se renseigne alors sur les besoins des entreprises locales en termes de terrain et de bâtiments. Et fait construire, en 2018, 9 cellules de 360 m² chacune, agrémentée de 140 m² de parking privé. «Il faut croire que j’ai visé juste puisqu’en trois mois à peine, elles étaient toutes louées à des entreprises venues de secteurs très divers», précise l’investisseur. Deux locataires sont récemment venus s’installer dans d’anciens bâtiments de la tréfilerie refaits à neuf, l’un de 4 000 m², l’autre de 12 000 m², portant le nombre de locataires du «B-Parc» à 11. «Voilà où en est mon projet actuellement», commente Piet Brysse, qui fait aménager également des espaces verts «pour rendre cette zone encore plus attractive». Cet automne, l’investisseur a d’ailleurs fait planter plus de 100 000 bulbes de fleurs.
Encouragé par ce premier succès, Piet Brysse va démarrer, début 2020, la construction de 9 autres cellules, de dimensions comprises entre 120 et 720 m², avec pour certaines d’entre elles bureaux et ponts roulants, pour lesquelles il affirme voir déjà reçu des propositions. «Ce sera prêt pour juin ou juillet 2020. Je pourrais alors commencer la construction de salles de réunion et de conférence à destination de mes entreprises locataires. J’aimerais y organiser régulièrement des événements conviviaux pour créer du lien. Je ne suis pas venu à Bourbourg pour être seulement promoteur. Je veux moi aussi m’installer sur cette zone et la faire vivre et offrir à ceux qui me font confiance les meilleures conditions de travail possible», s’enthousiasme l’investisseur.
Dernière étape de cet impressionnant projet à l’horizon 2025 : les volets «commerces et loisirs» et «logements». «Je suis actuellement en train de finaliser les discussions avec la Communauté urbaine de Dunkerque pour que le front de rue de la zone d’activités puisse accueillir des commerces», ajoute Piet Brysse qui annonce l’arrivée de l’enseigne de bricolage Big Mat d’ici 2021. L’investisseur espère également voir s’implanter un restaurant de type self-service, une salle de jeux gonflables intérieurs et extérieurs et même un circuit de karting, à destination des adultes et des enfants. Enfin, d’ici 2025, une cinquantaine de logements en location devrait être construite, finalisant le projet. «Entre l’achat du site, les démolitions et les aménagements, j’estime mon investissement entre 25 et 30 millions d’euros» précise Piet Brysse. «À terme, celui-ci devrait générer la création d’environ 150 emplois. Je suis très heureux de pouvoir participer à la redynamisation économique de Bourbourg, qui a vraiment très mal vécu, à l’époque, la fermeture de ses tréfileries. Je suis réellement tombé amoureux de cette ville, de cette région. J’espère pouvoir y passer le reste de ma vie professionnelle», conclut-il.