Pierre Moscovici se veut rassurant

Le Commissaire européen Pierre Moscovici s’est rendu dans la région le 4 juin dernier. Au programme, la visite du site du Tunnel à Coquelles puis un passage à EuraTechnologies à Lille. Rassurant, le haut fonctionnaire européen doit gérer un Brexit dont la fin n’est pas écrite.

Pierre Moscovici se veut rassurant

Pierre Moscovici au poste-frontière du Tunnel le 4 juin dernier.

Chargé des affaires économiques et monétaires, de la fiscalité et de l’Union douanière, l’ancien ministre des Finances de François Hollande a visité les nouvelles installations dédiées au Brexit : les bureaux affectés aux contrôles sanitaires et phytosanitaires, les parkings qui doivent fluidifier le trafic et rencontré les agents des douanes au nouveau poste frontière.

«Nous avons construit très rapidement ces installations qui doivent fluidifier les trafics : les poids lourds qui seront mis en contrôle seront sur une ligne orange qui mène au parking, le chauffeur passe au guichet et les douanes décident s’il faut aller jusqu’au contrôle physique des marchandises. Aux niveaux des formalités, le système a été conçu pour que tout le monde anticipe l’arrivée à la frontière» explique Eric Meunier, directeur intérrégional des Douanes. Pierre Moscovici a donné dans la satisfaction : «nous créons une nouvelle frontière. On doit veiller à ce que la sécurité alimentaire, phytosanitaire et environnementale soit assurée. Les douanes, tout le monde, est prêt à tous les cas de figure en ce qui concerne le Brexit. 50 millions d’euros d’investissement, des recrutements. On peut être rassuré.»

Dans l’attente des financements «Brexit» pour la région

Le commissaire européen a également rencontré les élus locaux, dont Frédéric Cuvillier, maire de Boulogne-sur-Mer et Jean-Marc Puissesseau, président de la Société des Ports du Détroit. «La commission est là pour protéger les citoyens. Les traités s’appliquent à tous et partout de la même façon. Il n’y aura pas de dumping douanier, des zones où on peut passer plus facilement qu’ailleurs» a t-il assuré. La Commission européenne débat des subsides qui doivent compléter le financement de la préparation du Brexit dans les Hauts-de-France notamment.

Promis par Michel Barnier, négociateur en chef pour le Brexit, la question n’est toujours pas tranchée : «c’est un sujet en discussion avec les partenaires nationaux et économiques» a botté en touche le commissaire. Un Brexit sans accord semble se profiler et ne révolutionnera rien aux postes frontières de l’Union européenne. Pour autant, les différences réglementaires (fiscales, sociales et environnementales) dans chaque pays d’Europe introduisent un autre dumping dont les impacts demeurent.