Pidy sur le toit du monde

300 salariés travaillent pour Pidy à travers ses différentes unités de production dont 100 sur le site d'Halluin dans le Nord.
300 salariés travaillent pour Pidy à travers ses différentes unités de production dont 100 sur le site d'Halluin dans le Nord.

Spécialisée dans la fabrication de pâte feuilletée, l’entreprise familiale belge se positionne depuis vingt ans comme le leader mondial dans son domaine. Retour sur l’histoire d’une petite pâtisserie devenue au fil des décennies le géant du prêt-à-garnir.

 

D.R.

Thierry Dehaeck, fils du fondateur André Dehaeck, dirige aujourd'hui l'entreprise familiale.

Tout commence dans les années 1950. À la tête d’une petite pâtisserie à Ypres (Belgique), André Dehaeck se met à fabriquer des mini-bouchées. Ce produit unique va rapidement interpeller des grossistes belges (Gand, Bruxelles et Anvers), mais aussi américains. «Lorsque nous avons commencé à exporter vers les Etats-Unis, nous avons réalisé le potentiel de notre produit», se rappelle Thierry Dehaeck, PDG et fils d’André, qui a fait ses débuts dans l’entreprise familiale à l’âge de 17 ans. Face à la demande abondante, la pâtisserie devient Pidy ((Pâtisserie industrie Dehaeck Ypres) en 1967 et prend une nouvelle dimension (voir encadré).

 

Innover pour conserver le leadership. Si Pidy domine le marché de la pâte feuilletée depuis maintenant vingt ans, c’est en partie grâce à son service de R&D constamment en recherche d’innovation. «Nous avons consacré ces dix dernières années à la recherche et développement, car nous nous devons d’être créatif pour garder le statut de leader.» L’éclair-sandwich garni de saumon, le veggie cup (100% naturel) ou encore les produits sans gluten sont autant de recettes pensées et étudiées lors de la réunion mensuelle dédiée à la R&D. «Nous créons de nouvelles applications sur des produits déjà existants pour investir chaque année de nouveaux marchés», indique le PDG.

 

Robotisation. Comme tous ses concurrents industriels, Pidy est aujourd’hui confronté au phénomène de robotisation. «Cela nous permet d’optimiser la fabrication et de progresser avec le même nombre de personnes», indique Thierry Dehaeck. Le groupe franco-belge garantit de conserver les emplois mais ne peut se permettre d’en créer de nouveaux. «Nous sommes obligé de prendre le virage de la robotisation sinon l’entreprise perdra les marchés.» Démoulage, emballage, les robots exécutent de nombreuses tâches. Après Ypres, le site d’Halluin devrait prochainement être doté de nouveaux robots.

 

D.R.

300 salariés travaillent pour Pidy à travers ses différentes unités de production, dont 100 sur le site d'Halluin dans le Nord.

40 millions de chiffre d’affaires. Pidy compte actuellement trois unités de production − à Ypres (maison mère), Halluin et New York −, ainsi qu’une antenne de vente à Northampton, au Royaume-Uni. Le groupe vend ses produits dans 59 pays et réalise un chiffre d’affaires de 40 M€. «Nous avons fait 37 millions de CA l’année dernière, explique le PDG. Nous progressons chaque année d’une façon spectaculaire. Pidy est aujourd’hui le fabricant le plus important avec l’assortiment le plus dense.» Son secret ? «Le travail, l’enthousiasme et avant tout l’écoute des autres. Seul on n’est rien», conclut le patron. Rien ne semble ralentir le numéro 1 de la pâte feuilletée qui continue chaque année de grandir un peu plus…

 ENCADRE

Un passé chargé d’histoire

1967 : face à un bouche à oreille grandissant, André Dehaeck se voit dans l’obligation d’ouvrir une entité à part entière pour la production des mini-bouchées. Ainsi naît la première usine Pidy à Ypres.

1968 : André participe, avec son fils Thierry, à sa première foire, à Munich, pour se faire connaître auprès du grand public.

1974 : l’usine de Ypres s’agrandit, passant ainsi de 600 à 1 900 m2.

1984 : un incendie ravage la totalité de l’entreprise au début du mois de juin. Les travaux de construction de la nouvelle usine démarrent une semaine plus tard, à quelques mètres de l’ancienne. L’usine, de 5 000 m2, est achevée la troisième semaine de juillet, prête à la reprise de l’activité.

1985 : Pidy rachète son principal concurrent, Les Cassolettes du cordon bleu.

1987 : L’entreprise belge s’implante à Halluin sur une surface de 2 000 m2, qui sera complétée de 3 000 m2 supplémentaires.

1996 : Pidy continue d’avaler ses concurrents en rachetant l’entreprise tourquennoise, Les Trois Toques, et devient leader dans son secteur d’activité.

1997 : une entreprise à Moughain, spécialisée dans la pâte à choux et la pâte sablée, est rachetée pour diversifier l’offre. Cette année-là, Pidy fait le choix de s’implanter à Saint-Quentin faute de place dans les deux autres usines.

1998 : Pidy rachète Gourmet Pastri Shells à New York, marquant ainsi un boom retentissant au sein de l’entreprise.

2000 : Pidy dispose de cinq antennes et souhaite recentrer l’activité. L’entreprise de Tourcoing est ainsi transférée à Ypres et l’antenne de Saint-Quentin, à Halluin. Il existe aujourd’hui trois unités de production (Ypres, Halluin et New York), ainsi qu’une antenne de vente à Northampton (G-B).