Économie solidaire

Picardie Maritime : avec ses deux ressourceries, l’association Seconde chance promeut l'économie circulaire

Fondée en 2009 à Abbeville, Seconde chance compte désormais deux ressourceries, un magasin de vente et 19 salariés. En 2019, 557 tonnes de vêtements, livres et objets divers sont passés entre leurs mains. Un record.

Les meubles sont pour certains customisés avant d’être vendus.
Les meubles sont pour certains customisés avant d’être vendus.

L’association Seconde chance compte deux ressourceries de 1 200 m² chacune à Abbeville et à Nouvion-en-Ponthieu. En début d’année, elle a ouvert une boutique solidaire de 40 m² dans le quartier de l’Espérance à Abbeville, pour se rapprocher des publics sensibles.

Si l’an dernier les chiffres, pandémie oblige, ont été biaisés, le bilan 2018 avec 335 tonnes de meubles, vêtements, vaisselles, livres… récupérés et surtout le bilan 2019 avec 557 tonnes montre à quel point le grand public, comme les entreprises, les commerçants, les déchetteries… sont sensibles à l’économie sociale. 

L'équipe de Seconde chance.

Une grande majorité des objets récoltés est vendue ou prend la direction de filières de recyclage (comme le textile vers Le Relais 80 à l’Etoile) : « Désormais, nous comptons 19 salariés, présente Myriam Le Neuder, la directrice. Huit sont en Contrat à durée indéterminée. Les autres personnes suivent des Parcours emploi compétences. »

La directrice met en avant le savoir être de ses protégés : « Nous leur apprenons le tri sélectif, à bien se présenter quand ils vont chez les donateurs chercher les grosses pièces, le goût du beau… Une de nos priorités est le passage du Code de la route, ils peuvent être épaulés par leurs encadrants techniques, et du permis de conduire. Ici, c’est comme une deuxième famille pour eux. La plus belle réussite est de les voir partir et voler de leurs propres ailes ».

Des prix qui défient toute concurrence

L’association compte environ 200 membres et une quinzaine de bénévoles qui épaulent les équipes. Du matériel, comme de la vaisselle, peut être mis à disposition des publics en difficultés via le centre communal d’action sociale d’Abbeville. 

La ressourcerie, qui perçoit une subvention annuelle de la mairie d’Abbeville de 2 000 euros, se doit de rentrer suffisamment de fonds pour payer les salaires et le loyer. C’est ainsi que les dons sont revendus à tout un chacun, mais à des prix défiant toute concurrence. 

Le rayon enfant est très prisé.

Les clients sont locaux, mais beaucoup de touristes franchissent également les portes de la recyclerie. Les deux ressourceries comptent un atelier de décapage et de customisation de meubles, grâce notamment aux dons de l’entreprise de peinture Doutreleau d’Abbeville, laquelle reçoit en échange des chiffons. Et régulièrement, des cours sont donnés à destination des particuliers, un moyen de promouvoir les vertus de l'économie circulaire et de sensibiliser le grand public.