"Peur de voir mon pays décliner": paroles d'électeurs dans le Michigan
A un peu plus de deux mois de l'élection présidentielle américaine, l’AFP est allée prendre le pouls de l’électorat dans des comtés de sept Etats "pivots"...
A un peu plus de deux mois de l'élection présidentielle américaine, l’AFP est allée prendre le pouls de l’électorat dans des comtés de sept Etats "pivots", susceptibles de faire basculer le scrutin.
Le comté deWayneaura un rôle crucial dans l'attribution des 17 grands électeurs de l'Etat du Michigan (nord). La démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump auront besoin d'au moins 270 grands électeurs pour l'emporter le 5 novembre.
Le Michigan vote démocrate à l'élection présidentielle depuis le début des années 1990. Mais en 2016, le républicain Donald Trump avait créé la surprise en s'imposant d'un cheveu. L'Etat est redevenu démocrate en 2020 avec Joe Biden.
Créer des emplois
Hamzah Nasser, directeur de la chaîne de cafés Haraz Coffee House, présente dans plusieurs Etats américains et spécialisée dans les produits orientaux.
"Ce qui m'importe le plus c'est d'avoir un président qui veuille reconstruire l'économie des Etats-Unis et créer plus d'emplois, comme nous le faisons nous, les entrepreneurs. Le meilleur aspect de mon métier, c'est de créer des emplois, de rendre service à la communauté, à l'économie et au pays tout entier."
"Ma plus grande peur est de voir une guerre qui s'étende et dans laquelle naissent des terroristes - et quand je dis terroristes, je parle aussi bien de personnes nées là-bas que de personnes nées à l'étranger. En tant que citoyens américains, nous voyons que notre pays est très attentif aux autres pays et à ce qu'il s'y passe. Mais ils ne prêtent pas attention à ce qu'il se passe à l'intérieur de notre pays. Beaucoup des fusillades dans les écoles et des crimes commis sont le fait de terroristes locaux, qui sont ici dans ce pays."
Rendre des comptes
Samra'a Luqman, militante progressiste pour la campagne "Abandonner Biden" initiée pour protester contre le soutien du président américain Joe Biden à Israël dans le conflit à Gaza.
"Ce qui compte le plus c'est de faire rendre des comptes à un politicien pour un génocide."
"Ma plus grande crainte est que nous échouions à faire rendre des comptes à Joe Biden pour avoir aidé, soutenu et perpétré ce génocide. Et que les futurs politiciens et présidents intègrent qu'il n'y a pas de ligne rouge quand il s'agit de génocide."
Gaza
Osama Siblani, propriétaire du journal The Arab American News
"Gaza, les meurtres de Palestiniens, les meurtres d'enfants, le simple fait d'assassiner des gens. C'est ce qui me vient immédiatement à l'esprit."
"Ma plus grande peur est de voir mon pays décliner - éthiquement, moralement, économiquement, socialement. Se diviser. C'est très inquiétant."
Soutien aux syndicats
Merwan Beydoun, employé de l'aciérie Cleveland-Cliffs steel mill et membre de l'influent syndicat automobile américain UAW.
"Il y a plusieurs choses qui comptent à égalité (dans mon vote). Le conflit au Moyen-Orient en est une. Le soutien aux syndicats en est une autre."
"Ma plus grande crainte pour mon pays est que les élus au Congrès ou à la présidence et à la vice-présidence ne voient pas les inquiétudes du peuple américain et n'agissent pas en conséquence."
Posture humanitaire
Soujoud Hamade, avocate et fondatrice du HNH Law Group, présidente de la section locale du Michigan de l'association arabe du barreau américain.
"Ce qui comptera le plus dans mon vote à la présidentielle de novembre sera la position des candidats en matière d'affaires étrangères et si oui ou non ils adoptent une position tournée vers l'humanitaire quant à ce qu'il se passe à Gaza, en Cisjordanie occupée, au Liban et en Syrie."
"Ma plus grande crainte pour mon pays est que l'on s'en souviendra comme d'un pays qui a soutenu le génocide de civils innocents."
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