Péronne : un service dédié à Alzheimer

L’équipe spécialisée Alzheimer et maladies apparentées est opérationnelle à l’association Saint- Jean de Péronne. L’arrivée d’une ergothérapeuthe apporte avant tout du répit aux proches.

Emmanuelle Toulleron et Angelo Fiore à l’entrée de Saint-Jean.
Emmanuelle Toulleron et Angelo Fiore à l’entrée de Saint-Jean.
Emmanuelle Toulleron et Angelo Fiore à l’entrée de Saint-Jean.

Emmanuelle Toulleron et Angelo Fiore à l’entrée de Saint-Jean.

L’Agence régionale de santé (ARS) constate l’augmentation du nombre de malades, donc des besoins croissants en soins. En Picardie, il y a 10% de malades en plus qu’au niveau national. La moitié du budget vieillesse de l’assurance maladie est consacrée à cette affection neurodégénérative et aux démences séniles. Les lits dédiés en hébergement permanent passeront de 161 en 2012 à 597 fin 2016. L’accueil de jour, temporaire, et des équipes spécialisées mobiles sont présentes dans certains endroits du département de la Somme pour soulager les proches. L’objectif aujourd’hui est de favoriser le maintien à domicile, un cadre plus rassurant pour les malades, qui demandent à rester chez eux le plus longtemps possible. L’ARS a souhaité l’ouverture d’une unité englobant la Maison des aînés d’Acheux-en-Amiénois (celle-ci ayant déjà 10 places) en 2014, afin que le plus grand territoire possible soit couvert, soit 14 cantons allant de Doullens à Ham, en passant par Roisel. Angelo Fiore, directeur de Saint-Jean, a adhéré immédiatement, connaissant un grand nombre de personnes atteintes par ces maladies. « Dans la maison d’Acheux, il y a 45 patients et dans celle de Péronne, 15. Il y a des critères pour bénéficier de l’accompagnement d’un ergothérapeute. Il faut un diagnostic sur une maladie des troubles cognitifs, que sont la perte de mémoire, la désorientation, les troubles de la concentration, de l’attention, etc. Celui-ci est établi par le médecin traitant et/ou un neurologue. Ensuite, l’ergothérapeute entre en scène en allant rencontrer le malade et son entourage. Et c’est là que se détermine la prise en charge. » Le but est de prendre la personne en charge au plus tôt dans la maladie. Cela permet de donner des repères, de trouver des solutions : par exemple, remplacer par des plaques électriques les cuisinières à gaz, installer un mitigeur programmé pour éviter des brûlures causées par l’eau chaude, surtout mettre en place des automatismes.

130 salariés à temps plein

Emmanuelle Toulleron, ergothérapeute à Péronne, explique sa mission : « Je dois optimiser l’autonomie au quotidien. Il y a 15 séances d’une heure chacune par an et par malade. C’est pris en charge à 100% par la sécurité sociale. Je me partage entre Acheux et Péronne. Nous sommes deux et chacune s’occupe de trente malades. Je suis aidée par un assistant en gérontologie qui assure les soins de réhabilitation et d’accompagnement au domicile. » Il faut savoir qu’à un stade déjà avancé de la maladie, il n’y aura pas de bénéfice pour le patient et que l’ergothérapeute ne sera d’aucun secours et pourrait même le perturber davantage. Les études pour exercer ce métier difficile sont de trois ans après le bac et se font pour le nord de la France à Berck et à Lille. L’ARS met en place une couverture du territoire plus importante avec l’ouverture d’établissements dans l’Aisne et dans l’Oise. Dans la Somme, Abbeville ouvrira en 2015.

L’association Saint-Jean continue à développer ses services, les demandes croissant de 10% par an. Cela crée des emplois et aujourd’hui 130 personnes sont salariées à plein temps. C’est le deuxième employeur après l’hôpital de Péronne.