Péril dans la demeure ?

Les chiffres des défaillances d’entreprises du premier trimestre ne vont pas la contredire, loin de là. La Meurthe-et-Moselle affiche une hausse de plus de 40 % (tout comme la Meuse) comme l’assure l’étude du groupe Altares publiée le 11 avril. La Moselle est le département lorrain à être sous la barre des 10 % de hausse. La palme revient aux Vosges avec une hausse de plus de 60 %. 

Au niveau national, ce sont 17 088 entreprises qui sont tombées en défaillance entre le 1^er janvier et le 31 mars soit une hausse de 19,4 % par rapport à la même période de 2023. L’Hexagone se rapproche de sa sinistralité de début 2015 (18 134 défaillances). 

«La trajectoire économique en Meurthe-et-Moselle demeure incertaine», assure Françoise Souliman, la préfète de Meurthe-et-Moselle lors de l’installation du GPA meurthe-et-mosellan. Les raisons de cette situation, aujourd’hui de plus en plus inquiétante, sont connues et répétées depuis de nombreuses semaines. Crise énergétique, un remboursement des PGE (Prêts garantis par l’État) délicat voire impossible pour certaines TPE et PME, situation inflationniste, carnets de commandes en berne, difficultés de recrutement, une scène géopolitique frôlant l’explosion. 

Le GPA meurthe-et-mosellan nouvellement créé n’entend pas faire de miracle mais s’affiche comme une porte d’entrée unique pour permettre aux entrepreneurs en proie à des difficultés d’être accompagnés et aiguillés avant qu’il ne soit trop tard. Un dispositif, et un discours, qui rappelle celui des cellules de prévention des tribunaux de commerce (d’ailleurs acteur actif de ce GPA). Leur efficacité est reconnue mais elles demeurent trop peu sollicitées. 

«Le GPA est avant tout un comité d’écoute où la mutualisation des différentes forces des acteurs de l’écosystème entrepreneurial entend permettre de trouver et élaborer des solutions», explique Stéphane Dagas, le directeur des moyens, de la communication et des partenariats de l’Urssaf Lorraine. De l’écoute, il va en falloir et beaucoup...