Pénurie de carburant : FNTR Nord fait le point sur une situation critique

Le 13 octobre dernier à Avelin, la Fédération nationale des transports routiers, FNTR Nord, faisait son assemblée générale, l’occasion pour eux d’évoquer la situation actuelle qui les touche de plein fouet : la pénurie de carburant.

De g. à dr. : Jérémy Quenelle, gérant chez AJ Transport, Jérôme Chuffart, gérant chez Transport Chuffart, Damien Coeur, président chez Transports CŒUR, Sandra Maniez, gérante chez Transfland Transports, Jean-Luc Dejode, dirigeant chez Load Transports, et Arnaud Stock, Logistics Manager chez Stock Logistic. © Aletheia Press/E.Chombart
De g. à dr. : Jérémy Quenelle, gérant chez AJ Transport, Jérôme Chuffart, gérant chez Transport Chuffart, Damien Coeur, président chez Transports CŒUR, Sandra Maniez, gérante chez Transfland Transports, Jean-Luc Dejode, dirigeant chez Load Transports, et Arnaud Stock, Logistics Manager chez Stock Logistic. © Aletheia Press/E.Chombart

C’est au château d’Avelin que la FNTR Nord (Fédération nationale des transports routiers) a tenu son assemblée générale le 13 octobre dernier. En ce mois de pénurie de carburant, la fédération a tenu à faire le point sur la situation, notamment pour les 300 entreprises adhérentes. «Nous sommes dans l’une des régions les plus touchées et le contexte est très tendu. Aujourd’hui, nous avons de grandes difficultés d’approvisionnement» introduit Jean-Luc Dejode, dirigeant de Load Transports.

Les stations essences sont ainsi submergées par les files d’automobilistes qui bloquent l’accès des camions de livraison. «J’ai certains de mes conducteurs qui ne peuvent pas faire de plein. Soit ils se retrouvent coincés dans les bouchons et attendent des heures, soit ils se voient l’accès refusé. Pour un camion, chaque jour, un tour pour chercher du Gasoil correspond à 150 à 200€ de perte», précise Sandra Maniez, gérante chez Transfland Transports.

Un effet domino…

Ces difficultés internes aux entreprises de transports ont, par effet domino, des répercussions sur leur clientèle : les écoles, les centres de détention, mais aussi la grande distribution… Ce qui représente 95% des produits de consommation. C’est là que s’inquiète la fédération : «Si la pénurie de carburant dure, nos camions ne pourront plus circuler et les livraisons ne pourront plus être assurées. Ça peut aller beaucoup plus loin que ça ne l’est déjà, si le problème n’est pas résolu» explique Arnaud Stock, Logistics Manager chez Stock Logistic. Sandra Manier ajoute : «Les ambulanciers, pompiers, urgentistes, policiers sont prioritaires, ce qui n’est pas notre cas jusqu’à présent. Mais on devrait pouvoir l’être également.»

Autre ombre au tableau, la main d’œuvre manque cruellement dans ce secteur qui, il y a six ans, recrutait 1 000 chauffeurs dans la région. Aujourd’hui 10 000 postes sont à pourvoir dans les entreprises de transport des Hauts-de-France et peinent à trouver un candidat. Une situation que Jean-Luc Dejode ne comprend pas : «Il y a beaucoup de chômeurs, entre 3 à 4 millions en France, les formations ne manquent pas dans la région et les postes vacants sont de plus en plus nombreux, et cela dans tous les secteurs. C’est un paradoxe.»

Zéro visibilité

«Nous n’avons aucune visibilité sur le réapprovisionnement et la situation pour les mois qui viennent. Nous fonctionnons par bouche à oreille» annonce Jean-Luc Dejode. Quelques solutions alternatives existent. L’utilisation du gaz, du colza, de l’électricité ou de l’hydrogène serait envisageable, mais pas à court terme, car une période de transition est indispensable pour convertir les flottes de véhicules. De plus, le prix n’est pas toujours compétitif : «Nous ne pouvons pas passer nos véhicules au gaz, son prix est deux fois supérieur à celui du gasoil à cause du conflit russo-ukrainien» se désole Jean-Luc Dejode. Dans une impasse, FNTR Nord espère cependant voir disparaître rapidement le brouillard qui s’accumule.