Pauvreté : les jeunes et les familles sont les plus touchés
une étude de l'insee révèle que 15,5% des Picards vivent avec moins de 977 euros par mois. la pauvreté touche davantage les jeunes et les familles monoparentales. Sur le plan territorial, les grands pôles urbains et les zones rurales sont les plus exposés.
La Picardie est la cinquième région la plus pauvre de France. Dans une récente étude, l’Insee révèle que 15,5% des Picards, soit 295 000 personnes, vivent en dessous du seuil de pauvreté fixé à 977 euros par mois. « On constate toutefois de fortes disparités au niveau départemental », précise Danièle Lavenseau, chef du service études et diffusion.
L’Aisne et la Somme sont les plus touchées (18,7% et 17%). L’Oise affiche un taux plus bas, avec 12,5%. La pauvreté frappe davantage les familles monoparentales : 34% d’entre elles sont concernées, contre 31% au niveau national. « Il y a une faiblesse voire un manque de revenus chez ces familles qui vivent bien souvent grâce aux minima sociaux », analyse Danièle Lavenseau.
Les jeunes sont eux aussi durement touchés dans la région : 23,3% des moins de 20 ans vivent sous le seuil de pauvreté, soit plus d’un sur cinq.
Des disparités térritoriales
L’étude de l’Insee comporte également une dimension territoriale. « Dans la région, les risques de pauvreté sont plus élevés dans les pôles urbains et les zones rurales, les espaces périurbains étant plus favorisés », révèle Martial Maillard, chef de projets.
Les communes multi polarisées des grandes aires urbaines présentent quant à elles une situation intermédiaire.
Cette approche vient compléter l’approche monétaire de la pauvreté : elle prend en compte un ensemble de privations ou de désavantages sociaux comme l’activité des individus, leur niveau de formation, de revenu, d’équipement automobile, leur habitat etc.
Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale
Adopté le 21 janvier 2013 ce plan s’articule en trois axes : réduire les inégalités et prévenir les ruptures, venir en aide et accompagner vers l’insertion, coordonner l’action sociale et valoriser ses acteurs. C’est François Chérèque, nommé inspecteur général des affaires sociales, qui a lancé le plan en Picardie. À Amiens, l’ancien secrétaire général de la CFDT a défendu plusieurs mesures, parmi lesquelles le rétablissement du « juste droit » : « 20 % de la population concernée par le RSA socle n’en fait pas la demande, car sans doute mal informée. Pour le RSA activité, ce sont les deux tiers qui passent à côté. » Autres axes de travail envisagés : l’étendue de la CMU à davantage de bénéficiaires, une hausse du RSA, plus de logements sociaux, un accès au crèches renforcé pour les familles monoparentales et « la fin de la gestion au thermomètre pour l’hébergement d’urgence » pour maintenir des solutions d’accueil l’été.