Pause déjeuner : la Capeb obtient une première avancée
En cette période hivernale, les salariés du bâtiment travaillant sur un chantier ont vu les conditions de leur pause déjeuner se dégrader un peu plus. La Capeb a obtenu l’accès, sous conditions, aux locaux appartenant à des collectivités.
« La fermeture des restaurants nous a placés devant deux problématiques, accentuées par la période hivernale » constate Pascal Dufour, secrétaire général de la Capeb Normandie (confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment). Accès difficile à des sanitaires et repas froid avalé dehors dans le froid, ou dans un camion ne permettant pas de respecter les règles sanitaires… « Ce ne sont pas des conditions dignes ! se désole Pascal Dufour. Les salariés du bâtiment qui sont sur un chantier ont rarement la possibilité de rentrer chez eux pour manger. Et avec la crise sanitaire, on imagine difficilement qu’ils mangent chez un client comme cela se pratiquait parfois. » Résultat, la Capeb Normandie a envoyé, début décembre, un courrier au préfet de Région pour que les relais routiers soient ouverts également aux salariés du secteur. Une demande faites dans plusieurs régions. Une solution facile à mettre œuvre pour le représentant de la confédération : « Les ouvriers du BTP ont une carte professionnelle qui permet de les identifier pour accéder à un relais. Ainsi, ils mangeraient un repas chaud, dans une pièce chauffée, tout en respectant la distanciation entre chacun. »
Les collectivités à la rescousse
Mi-décembre l’Etat n’avait pas répondu favorablement à cette demande. « En revanche, depuis le 15 décembre, les préfectures peuvent maintenant autoriser les collectivités locales à mettre à disposition des locaux » poursuit Pascal Dufour. Un communiqué de presse de la Capeb, en date du 15 décembre, précise : « Chaque entreprise sollicitera simplement par mail les mairies concernées. Après accord (également par mail), l’entreprise s’engagera à respecter des clauses comme la responsabilité de l’employeur ou le respect du protocole sanitaire ». Cette démarche reste cependant volontaire. « C’est une solution intéressante, les salles des fêtes, par exemple, sont actuellement inutilisées. Mais nous savons que toutes les collectivités ne pourront pas le faire ». Car il ne s’agit pas simplement d’ouvrir un bâtiment, il faudra également le chauffer et le nettoyer… Autant d’impératifs qui demandent une organisation préalable contraignante. « Dans l’Orne, un travail entre le conseil Départemental, la préfecture et la Capeb est en cours à ce sujet » complète Pascal Dufour. « Nous sommes reconnaissants aux collectivités qui répondront positivement et feront preuve ainsi de solidarité. Mais nous comprenons aussi parfaitement qu’elles ne le fassent pas » tient à préciser le secrétaire général de la Capeb Normandie. « Nous n’abandonnons donc pas la piste des relais routiers ou des restaurants ouvriers. Mais c’est un travail de fond… »
Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont