Patrick Roussel, bâtisseur

Le groupe spécialisé dans la menuiserie Mateco vit sur les chapeaux de roues son développement. Patrick Roussel préside aux destinées de l’entreprise avec un double mot d’ordre : courage et volonté. Portrait d’un autodidacte qui travaille en famille.

Patrick Roussel, dirigeant du groupe Mateco à Guînes, avec son équipe.
Patrick Roussel, dirigeant du groupe Mateco à Guînes, avec son équipe.
CAPresse 2012

Patrick Roussel, dirigeant du groupe Mateco à Guînes, avec son équipe.

C’est l’histoire d‘un homme qui ne chôme pas. Quelqu’un qui ne peut pas s’arrêter de travailler et que l’activité fait avancer. On se dit que sa famille en souffre forcément. Mais elle fait comme lui… Patrick Roussel remplit l’espace et le temps. Dirigeant du groupe HR Mateco, ce multi-créateur a commencé tôt. «Mon père était boulanger. Moi, j’allais en mobylette travailler aux Chantiers de France, pendant deux ans. Je suis passé au bâtiment à 19 ans en créant ma première entreprise. J’avais besoin d’autonomie», sourit le quinquagénaire. L’affaire n’aboutit pas, lui et ses associés sont trop jeunes pour inspirer confiance aux banquiers et aux clients. «C’est pour ça que je dis aux jeunes : ayez confiance.» La suite se déroule dans un tout autre domaine : avec son épouse, il décide d’ouvrir une boulangerie, il apprend à faire du pain et ouvre ensuite une épicerie… Il revend le tout et change radicalement − encore − de domaine. Entre-temps sont nés six enfants, dont quatre travaillent avec lui.

 

Un développement continu. Pourquoi la menuiserie ? «C’est en croisant un fournisseur qui m’a mis la puce à l’oreille. Il faisait de la série et il y avait un manque important. Alors on a inventé le discount de la fenêtre. C’était les années quatre-vingt-dix. On était les troisièmes à avoir pris ce marché. Ensuite, toutes les grosses enseignes s’y sont engouffrées dans les années 2000.» Pour garder une longueur d’avance, il évolue vers le négoce et la fabrication de menuiserie PVC et aluminium. A sa création en 1993, Mateco compte deux salariés («on travaillait jour et nuit») et l’activité démarre comme une fusée. Un point de vente ouvre à Guînes dans l’enceinte du site de fabrication, puis un second à Tatinghem dans l’Audomarois. Mateco pratique la croissance externe en rachetant des confrères calaisien et boulonnais. Patrick Roussel continue de mailler le territoire avec un site à Aire-sur-la-Lys, et une ouverture récente à Loon-Plage. Fin 2011, son chiffre d’affaires approche 6 millions d’euros pour 0,8 million de résultat net.

 

Ne pas monter tout en haut…  Avec une croissance estimée de 9,9%, le groupe ne craint pas l’avenir. Au début de l’année prochaine, un nouveau centre d’usinage arrive sur le site guînois. D’autres agences continuent d’ouvrir : Calais, Boulogne-sur-Mer… L’an prochain, le groupe fêtera ses 20 ans. L’âge de raison pour un homme qui livre un conseil : «Quand on n’a pas bien appris à l’école, on doit faire mieux que les autres dans la vie. Mais il ne faut pas monter tous les barreaux de l’échelle sociale. Après, on tombe.»

CAPresse 2012

Patrick Roussel, dirigeant du groupe Mateco, à Guînes.