Patrick Liébus interpelle le gouvernement
Le 8 juin, Henry-Luc Sprimont a inauguré le nouveau siège de la CAPEB Nord. Le président de l’organisation patronale de l'artisanat du bâtiment avait convié Xavier Bertrand, président de la Région, Jean-René Lecerf, président du Département, ou encore Patrick Liébus, président de la CAPEB nationale.
800 m2 sur deux niveaux pour répondre aux demandes et besoins des professionnels du bâtiment ! Si Henry-Luc Sprimont, le président de la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) Nord, a évoqué les multiples possibilités offertes aux acteurs de la profession – notamment au rez-de-chaussée trois salles de formation, et à l’étage un espace de coworking –, Patrick Liébus, le président national de la CAPEB, s’est en revanche montré beaucoup plus grave lors de son intervention. Le numéro 1 de la CAPEB s’est d’abord insurgé contre le fait que les entreprises soient chargées à partir du 1er janvier 2019 de prélever l’impôt sur le revenu sur les salaires. «La CAPEB, à partir de la semaine prochaine, réengage une campagne forte contre le prélèvement à la source tel qu’il est programmé, a insisté Patrick Liébus. C’est pour nous du travail en plus, de l’argent en moins, et nous ne sommes pas fonctionnaires mais artisans.» Il est ensuite revenu sur les propos tenus la veille par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire concernant un éventuel réexamen des taux de TVA réduits accordés aux artisans. «Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, et Bruno Le Maire m’avaient promis de ne pas toucher à la TVA» a-t-il confié.
La révision de la TVA, «une faute budgétaire»
Pour le président national de la CAPEB, une révision des taux à la hausse ou une suppression tout simplement des taux de TVA réduits précipiteraient la fin de l’artisanat. «S’ils y touchent, ils vont devoir oublier qu’on crée des emplois, a-t-il ajouté. C’est un énorme problème qui aura un impact économique important. Nous allons perdre des clients, et ces mêmes clients feront appel à des entreprises qui travaillent dans l’illégalité. Dans ce cas-là, il n’y aura pas trop de prélèvements d’impôts.» Patrick Liébus a reçu sur ce sujet le soutien de Xavier Bertrand. «Je suis prêt aussi à mettre tout le poids de la Région pour que le gouvernement renonce à modifier les taux réduits de TVA, car c’est une faute budgétaire, a développé de son côté le président de Région, incitant la CAPEB à mobiliser ses clients. Une faute budgétaire, car sur le papier vous pensez que vous ramenez plus d’impôts, mais c’est faux, puisque les gens n’ont plus les moyens de faire des travaux.»