Patricia Barbizet, pionnière du monde des affaires formée à l'école Pinault

Première femme à présider la discrète mais influente Association française des entreprises privées (Afep), Patricia Barbizet a été une pionnière dès ses études, avant de devenir une fidèle du clan Pinault et une...

Patricia Barbizet, nouvelle présidente de l'Association française des entreprises privées (Afep), le 30 janvier 2018 à Paris © ERIC PIERMONT
Patricia Barbizet, nouvelle présidente de l'Association française des entreprises privées (Afep), le 30 janvier 2018 à Paris © ERIC PIERMONT

Première femme à présider la discrète mais influente Association française des entreprises privées (Afep), Patricia Barbizet a été une pionnière dès ses études, avant de devenir une fidèle du clan Pinault et une habituée des conseils d'administration du CAC 40.

"Adolescente, j'aurais assez volontiers fait de la politique", confiait en 2021 à l'entrepreneuse et podcasteuse Pauline Laigneau celle qui aimait alors regarder à la télévision la sortie du Conseil des ministres.

Un goût de la chose publique qui ne la desservira pas à l'Afep, habituée à murmurer à l'oreille du gouvernement pour défendre les intérêts des grandes entreprises.

Baignée dans la culture dès son plus jeune âge, avec un père cinéaste et une mère peintre, Patricia Barbizet, qui était chez Renault depuis 12 ans, voit sa vie "changer en 12h" en octobre 1988 à la suite de sa rencontre avec François Pinault, raconte-t-elle à Pauline Laigneau.

"Je l'ai rencontré le jour de l'introduction en Bourse du groupe Pinault, (à l'époque) un groupe de bois et de matériaux de construction" bien avant de devenir un géant du luxe renommé Kering.

"J'ai été très impressionnée en quelques minutes", la rencontre a été "une sorte de coup de foudre professionnel".

Le début d'une ascension régulière au sein de la galaxie Pinault, jusqu'à devenir présidente du conseil de surveillance du groupe - la première femme à accéder à une telle fonction dans une entreprise du CAC 40.

Trente ans après son entrée dans le groupe Pinault, elle quitte Artémis, la société d'investissement de la famille Pinault, en novembre 2017.

Agée de 68 ans, celle qui a fait partie de la première promotion de l'école de commerce ESCP ouverte aux femmes est loin d'avoir pris sa retraite, même si elle cultive sa discrétion et s'exprime rarement dans les médias.

Politique sans être politique

Elle a ainsi fondé Temaris et Associés, une société d'investissement en technologie et innovation.

Ancienne présidente de la Philharmonie de Paris et de la très élitiste association Le Siècle, Patricia Barbizet a siégé à de nombreux conseils d'administration de grands noms du capitalisme français (Bouygues, Air France, TotalEnergies, Pernod Ricard, CMA CGM...). 

De quoi se concocter un solide carnet d'adresses, malgré le fait qu'elle n'ait jamais dirigé seule un grand groupe.

Grand officier de la Légion d'Honneur depuis le 1er janvier 2023, elle connaît bien l'Afep puisqu'elle préside le Haut Comité de gouvernement d'entreprise, chargé de veiller à la bonne application dans les entreprises des recommandations édictées par le lobby patronal et le Medef.

Autre "mission de service public" selon son expression, Patricia Barbizet préside également depuis 2018 le Comité de surveillance des investissements d'avenir.

"Là, pour le coup j'assouvis mon envie d'être politique sans être politique", confiait-elle dans son interview à Pauline Laigneau. 

"C'est non exécutif, mais c'est un comité qui réunit à la fois des parlementaires et des personnalités qualifiées et qui a pour mission d'évaluer et d'accompagner les décisions du gouvernement sur les grands plans du gouvernement."   

Mère d'un enfant, après avoir grandi entourée de quatre frères et sœurs, Mme Barbizet a fait en 2002 son apparition dans le prestigieux classement des 25 Européennes les plus influentes établi par le Wall Street Journal.

Mme Barbizet est l'épouse de Jean Barbizet, ancien cadre de la banque Barclays nommé en 2015 à la tête d'ANZ, un autre établissement financier.

Si elle estime ne pas avoir connu de grand échec dans sa vie, "un grain de sable m'a beaucoup servi de leçon: c'est lorsque j'avais postulé dans une prépa et qu'on m'avait répondu +ne semble pas apte à suivre la classe avec profit+".

"J'avais trouvé ça extrêmement désagréable et je m’étais juré de leur donner tort", expliquait-elle en 2021.

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