Pas de raison à un éventuel effondrement

A 25 480 m2 transactés au premier trimestre, le marché des bureaux de la métropole lilloise ne s’inscrit pas dans ses plus hauts. Une demi-teinte qui ne devrait pas perdurer selon les acteurs du marché.

Green Office à Villeneuve-d’Ascq, la Haute- Borne : 2 500m² divisibles.
Green Office à Villeneuve-d’Ascq, la Haute- Borne : 2 500m² divisibles.
D.R.

L'Arboretum à Euralille : 2 400m² divisibles.

Après une année 2013 donc chacun s’est plu à remarquer le dynamisme via une progression des volumes transactés, comptes propres compris, à 171 370 m2, un quasi plus haut depuis le début de la crise hors 2010 à 184 988 m2, les chiffres du premier trimestre 2014 affichent une demi-teinte à 25 480 m2 transactés, hors comptes propres, sous le niveau atteint pour les mêmes périodes de 2013 (34 384 m2, soit une baisse de 26%), 2012 (33 369 m2), 2010 (33 867 m2), 2009 (29 591 m2), mais supérieur à 2011 (21 102 m2) et 2008 (22 354 m2).

Qualifiant ce premier trimestre 2014 de «démarrage timide», l’Observatoire du marché des bureaux de la métropole lilloise se refuse à parler de niveau « catastrophique» quoique «sensiblement inférieur». Il est loin devant les 14 406 m2 atteints au premier trimestre 2003 ! Pour l’expliquer, l’OBM reprend les explications avancées par les professionnels de la transaction tertiaire : le refus de «perdre de nombreuses heures dans un déménagement dans une conjoncture tendue», les contre-offres agressives de certains bailleurs, l’absence de visibilité qui limite la demande… Rien de bien neuf, si ce n’est, sans doute, une plus grande fréquence de ces cas de figure. «Nous ne connaissons pas un marché atone, modère aussi Mathieu Léonard, directeur adjoint de BNP Paribas Real Estate Lille. La structuration du marché s’est modifiée avec moins de transactions importantes, seulement cinq pour des surfaces supérieures à 1 000 m2, dont trois réalisées par notre équipe. On savait que le début d’année serait plus délicat du fait d’une carence pénalisante d’offre sur les secteurs de Lille et d’Euralille, les secteurs de périphérie retrouvant par voie de conséquence des couleurs, notamment celui des Grands Boulevards. Les PME qui avaient un peu déserté le marché l’an dernier reviennent.»

Un avis globalement partagé par Hugues Laffineur, cogérant du cabinet Tostain & Laffineur : «Le nombre de transactions − 78 −, en progression de 26%, est un facteur encourageant, avec un regain des petites transactions, 56 inférieures à 300 m2 en hausse de 55% sur le T1 2013 et 17 de 300 à 1 000 m2.» Plus en détail, l’OBM note le «très bon» niveau de commercialisation dans le seconde main à 23 094 m2, +31% par rapport au T1 2013, et un minimum de 8 500 m2 de comptes propres depuis le 1er janvier. «Le marché n’est donc pas inactif.»

Green Office à Villeneuve-d’Ascq, la Haute- Borne : 2 500m² divisibles.

Green Office à Villeneuve-d’Ascq, la Haute- Borne : 2 500m² divisibles.

Que sera le deuxième trimestre ? «On sent une légère reprise, même si on ne la voit pas de suite dans les chiffres. Le marché semble moins frileux. Quelques belles transactions, émanant plutôt du privé, pointent, davantage en périphérie que sur Euralille», analyse Hugues Laffineur qui met en exergue l’importance toujours accordée aux niveaux de prix et «la course aux bâtiments économes».

«Il n’y a pas de raisons que le marché s’effondre. Il y a toujours des cycles dans la configuration des transactions. Il est nécessaire de nous adapter en permanence pour maintenir et améliorer le niveau de transaction. La qualité du stock d’offres et son équilibre sont essentiels pour s’assurer un marché dynamique», ajoute Mathieu Léonard, confiant notamment dans les «quelques opérations en cours sur Euralille et le Grand Boulevard, Nexity Romarin, l’Arboretum, le 32 rue Paul-Duez ou encore le 250 République… Le vide d’aujourd’hui se remplira dans l’année»…